Au coeur de l'horreur

A girl walks home alone at night

 

Synopsis :

« Dans la ville étrange de Bad City, lieu de tous les vices où suintent la mort et la solitude, les habitants n’imaginent pas qu’un vampire les surveille. Mais quand l’amour entre en jeu, la passion rouge sang éclate… » (Allocine)

Critique :

Remarqué dans plusieurs festivals et récompensé lors du dernier festival de Deauville, « A girl walks home alone at night » a également été projeté lors de la dernière édition de l’Étrange Festival. Une séance que nous avions loupée, faute de places. Il a donc fallu attendre sa sortie au cinéma le 14 janvier pour atténuer notre frustration. Premier long métrage de la réalisatrice Ana Lily Amirpour, ce film iranien a eu du mal à réunir un financement nécessaire avant de croiser la route d’Elijah Wood, totalement séduit par le scénario, au point d’en assurer la production. L’histoire a dans un premier temps fait l’objet d’un court métrage du même nom qui a remporté le prix du meilleur court métrage du festival Noor du film iranien de Los Angeles en 2012. Ce personnage de la fille vampire vêtu de son tchador a tellement passionné la réalisatrice que celle-ci a non seulement décidé d’adapter soncourt métrage en long, mais a également imaginé toute la vie du personnage en lui dédiant un roman graphique. « A girl walks home alone at night » n’est donc qu’une fraction de vie de ce personnage si mystérieux et envoûtant.

Dans une ville nommée Bad City, une jeune femme vêtue d’un tchador parcours les rues la nuit pour assouvir sa faim et surveiller ses habitants. Cette ville fictive, inventée par la réalisatrice, est dénuée de tout repère et s’avère être un lieu de débauche où règne la drogue, la prostitution et la solitude. Un décor shooté en plein désert de Californie et qui semble presque irréel. L’esthétisme du film est soigné et nous propose une image en noir et blanc, aux contrastes marqués, renforçant l’obscurité de la nuit et l’aspect inquiétant de cette ville imprévisible. Une image qui conforte l’ambiance surréaliste du film, apporte une dimension atemporelle et permet à la réalisatrice de mélanger les genres avec brio. « A girl Walks home alone at night » aborde tantôt le thriller, tantôt le fantastique et le western. Les influences semblent proches d’un David Lynch ou d’un Sergio Leone. Et c’est avant tout dans l’utilisation de la musique que le film mélange les codes. On ne sera pas surpris d’apprendre que la réalisatrice fut une chanteuse et bassiste pendant des années. La musique joue un rôle primordial dans le film et semble être un personnage à part entière. Elle s’apparente à un chef d’orchestre tant son influence prend parfois le dessus sur l’image. Ainsi, on assiste à quelques séquences proches de clips musicaux. On écoute du rock, du classique ou encore des musiques style western qui confèrent un aspect épique à l’histoire. Celle-ci vient même s’incorporer dans les dialogues du film et reflète le caractère des personnages.

A girl walks home alone at night

C’est le cas pour le personnage d’Arash, dont les chansons tristes le touchent particulièrement. Arash, au look et à l’attitude à la James Dean, est un jeune homme solitaire qui souffre de l’absence de sa mère. Une absence dévastatrice également pour son père, qui sombre dans la drogue et la paranoïa, incapable d’assumer un tant soit peu son rôle paternel. Une attitude qui le pousse à s’endetter auprès d’un dealer sans remords et dont Arash doit endosser les responsabilités. Arash souffre de solitude dans cette ville de Bad City et éprouve un manque d’affection. Un sentiment qui le poussera à adopter un chat, une présence câline indispensable pour lui, mais un regard observateur insupportable pour son père, persuadé d’y voir les yeux de sa femme. L’absence de cette mère, l’addiction des hommes envers le personnage de la prostituée, le pouvoir de la fille vampire, sont autant de présences féminines qui reflètent l’importance de la femme et son influence sur l’attitude des hommes. Car même si la réalisatrice ne revendique aucun message sur la situation de la femme en Iran, force est de constater un parti-pris pour l’imposer comme un sexe fort, marquant son emprise sur l’homme.

Le personnage de la jeune vampire est le symbole de ce rôle dévolu à la féminité. Ses pouvoirs lui permettent de créer un climat de terreur et surtout de choisir ses victimes avec le plus grand discernement. Aucune victime féminine, cette jeune vampire s’attaque aux hommes dont l’attitude mérite d’être sanctionnée. Sans jamais entrer dans une violence gratuite, la jeune vampire s’attaque à des hommes violents, libère les démunis de leur vie misérable et met en garde les enfants contre leurs pêchés à venir. Cette femme vêtue d’un tchador peut s’apparenter à un héros nocturne choisissant ses victimes tout en protégeant le gente féminine. Mais du point de vue masculin, l’apparence de la femme ressemble plus à celle d’un fantôme, à l’image du tatouage du dealer sur son cou, celui d’un pacman cherchant à avaler les fantômes. Un fantôme qui, comme dans le jeu vidéo, peut s’avérer fatal. Les rares scènes horrifiques parviennent à créer une réelle tension et on en vient à regretter que celles-ci ne soient pas plus nombreuses. Ana Lily Amirpour étire le temps de ses séquences au point de les rendre suffocantes. La jeune femme fait preuve d’un sang-froid glaçant, renforcé par ses grands yeux d’une profonde intensité. Son attitude se rapproche de celle d’un prédateur, scrutant longuement sa proie en imitant sa gestuelle.

A girl walks home alone at night A girl walks home alone at night

Certains spectateurs pourront sûrement être rebutés par la longueur de certaines séquences et le rythme globalement lent du film. Pourtant, on ne s’ennuie jamais devant « A girl walks home alone at night ». Chaque scène trouve une justification dans le récit. Pour un premier film, Ana Lily Amirpour fait preuve d’une grande maîtrise scénaristique. On pourrait contester le choix de cette trame amoureuse, l’éternel schéma de l’amour impossible entre un vampire et un être humain. Ou encore le caractère bien trop lisse de notre personnage principal et son côté candide. Mais « A girl walks home alone at night » s’avère être une agréable surprise, doté d’une image et d’une mise en scène soignées, et se rapprochant parfois de l’expressionnisme allemand. Les silences du film ont une signification toute particulière et les sentiments humains sont exposés avec une subtilité touchante.

  Synopsis : "Dans la ville étrange de Bad City, lieu de tous les vices où suintent la mort et la solitude, les habitants n’imaginent pas qu’un vampire les surveille. Mais quand l’amour entre en jeu, la passion rouge sang éclate…" (Allocine) Critique : Remarqué dans plusieurs festivals et récompensé lors du dernier festival de Deauville, "A girl walks home alone at night" a également été projeté lors de la dernière édition de l'Étrange Festival. Une séance que nous avions loupée, faute de places. Il a donc fallu attendre sa sortie au cinéma le 14 janvier pour atténuer notre frustration. Premier long métrage de la réalisatrice Ana Lily Amirpour, ce film iranien a eu du mal à réunir un financement nécessaire avant de croiser la route d'Elijah Wood, totalement séduit par le scénario, au point d'en assurer la production. L'histoire a dans un premier temps fait l'objet d'un court métrage du même nom qui a remporté le prix du meilleur court métrage du festival Noor du film iranien de Los Angeles en 2012. Ce personnage de la fille vampire vêtu de son tchador a tellement passionné la réalisatrice que celle-ci a non seulement décidé d'adapter soncourt métrage en long, mais a également imaginé toute la vie du personnage en lui dédiant un roman graphique. "A girl walks home alone at night" n'est donc qu'une fraction de vie de ce personnage si mystérieux et envoûtant. Dans une ville nommée Bad City, une jeune femme vêtue d'un tchador parcours les rues la nuit pour assouvir sa faim et surveiller ses habitants. Cette ville fictive, inventée par la réalisatrice, est dénuée de tout repère et s'avère être un lieu de débauche où règne la drogue, la prostitution et la solitude. Un décor shooté en plein désert de Californie et qui semble presque irréel. L'esthétisme du film est soigné et nous propose une image en noir et blanc, aux contrastes marqués, renforçant l'obscurité de la nuit et l'aspect inquiétant de cette ville imprévisible. Une image qui conforte l'ambiance surréaliste du film, apporte une dimension atemporelle et permet à la réalisatrice de mélanger les genres avec brio. "A girl Walks home alone at night" aborde tantôt le thriller, tantôt le fantastique et le western. Les influences semblent proches d'un David Lynch ou d’un Sergio Leone. Et c'est avant tout dans l'utilisation de la musique que le film mélange les codes. On ne sera pas surpris d'apprendre que la réalisatrice fut une chanteuse et bassiste pendant des années. La musique joue un rôle primordial dans le film et semble être un personnage à part entière. Elle s'apparente à un chef d'orchestre tant son influence prend parfois le dessus sur l'image. Ainsi, on assiste à quelques séquences proches de clips musicaux. On écoute du rock, du classique ou encore des musiques style western qui confèrent un aspect épique à l'histoire. Celle-ci vient même s'incorporer dans les dialogues du film et reflète le caractère des personnages. C'est le cas pour le personnage d'Arash, dont les chansons tristes le touchent particulièrement. Arash, au look et à l’attitude à la James Dean, est un jeune homme solitaire qui souffre de l'absence de sa mère. Une absence dévastatrice également pour son père, qui sombre dans la drogue et la paranoïa, incapable d'assumer un tant soit peu son rôle paternel. Une attitude qui le pousse à s'endetter auprès d'un dealer sans remords et dont Arash doit endosser les responsabilités. Arash souffre de solitude dans cette ville de Bad City et éprouve…

6

10

NOTE

6

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Date de sortie : 14 janvier 2015

Réalisateur : Ana Lily Amirpour

Acteurs : Sheila Vand, Arash Marandi, Marshall Manesh

Genre : horreur , Romance

Pays d’origine : Iran

A girl walks home alone at night

 

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