Au coeur de l'horreur

American Horror Story – Saison 5

Synopsis

Los Angeles, de nos jours. La comtesse Elizabeth, tient d’une main de fer l’hôtel Cortez, un lieu étrange ou les phénomènes inhabituels sont légion. Elle se complaît, avec son ami Donovan, à égorger certains de ses clients pour leur bon plaisir. En parallèle, l’inspecteur John Lowe enquête sur une série de meurtres macabres, qui le poussent à enquêter sur l’hôtel Cortez. Il va alors découvrir l’envers du décors et les différents employés et résidents de l’hôtel. Mais il va aussi mettre au jour de nombreux secrets, et soulever de nombreuses questions. Qu’arrive-t-il aux résidents de la mystérieuse chambre 64 ? Pourquoi la comtesse cache t-elle des enfants dans une étrange salle de jeu ? Pourquoi Iris, la gérante de l’hôtel, enferme t-elle des clients pour les engraisser ? Qui est Sally, une mystérieuse junkie, locataire de l’hôtel ? L’inspecteur John Lowe devra se méfier de tout le monde pour mettre cette affaire au clair. (Wikipédia)

Critique

American Horror Story (AHS) fait partie des séries horrifiques que nous attendons avec le plus d’impatience au sein de la rédaction. Chaque saison est un événement malgré la qualité inégale de la série. Après une première saison médiocre et sans inspiration, la série a su redresser la barre avec les excellentes saisons 2 et 3. Elle semblait dès lors suivre un chemin ascendant jusqu’à ce que la saison 4 vienne infléchir cette tendance. Même si la quatrième saison demeure bien au-dessus de la première, notamment grâce à une réalisation sublime et une atmosphère que ne renierait pas Todd Browning, l’auteur du remarquable Freaks, elle s’est embourbée après seulement quelques épisodes à la suite de la disparition du clown maléfique. On craignait donc que la 5ème saison ne soit victime des mêmes déboires et suscite la même désillusion : miser avant tout sur une ambiance envoûtante (ici le cadre Art déco des années 1920) sans parvenir à offrir une intrigue structurée et digne d’intérêt. On savait pertinemment au vu des premières images que cette saison allait marquer le point d’orgue artistique de la série, mais on pouvait dans le même temps redouter un effet d’esbroufe qui se dissiperait au bout de quelques épisodes. Alors que penser de cette 5ème saison? Est-elle à la hauteur des espérances des fans de la série?

AHS fait figure de série à part dans le paysage audiovisuel actuel. Cette spécificité explique à la fois les réussites et les échecs de la série. Contrairement à la très grande majorité des productions, tous genres confondus, AHS ne repose pas sur une intrigue structurée autour d’un grand conflit central (élément de base de tout manuel de scénario américain). La série aime jouer sur les codes scénaristiques et les défaire. Le conflit que l’on croyait avoir décelé dès les premiers épisodes cèdent souvent la place à d’autres conflits, intrigues secondaires qui viennent se greffer à l’ensemble et en perturbent l’harmonie et la cohérence. C’est cette structure éclatée qui fait toute la force de la série et permet de comprendre le succès de la saison 2, qui joue sur différents registres : le film de monstre, le paranormal, la possession démoniaque… Paradoxalement, cette structure est également la cause des errements scénaristiques qu’a pu rencontrer la série lors de la saison 4. Aucun enjeu scénaristique clair n’était dessiné, et les intrigues successives ne sont venues qu’ajouter à la confusion que ressentait le spectateur au fil des épisodes. Un pari risqué donc, avec un résultat souvent incertain.

À l’instar de la saison 4, cette cinquième saison démarre fort avec un pilote percutant qui annonce une salve d’épisodes sanglants et sadiques. Cependant, passé quelques épisodes, on constate que cette 5ème saison commet les mêmes erreurs que la précédente. On assiste à la présentation d’un large éventail de personnages avec une intrigue policière peu inspirée (un tueur s’inspirant des 10 Commandements). L’accent est mis sur le personnage incarné par Lady Gaga, mais son aura et son rôle perdront progressivement en importance pour céder la place à d’autres personnages. Difficile donc de savoir après plusieurs épisodes quelle orientation va suivre la série. On se laisse bercer par la réalisation envoûtante et le cadre exceptionnel de l’hôtel, même si la série a tendance a abuser de certains effets tape-à-l’oeil qui confinent aux tics esthétiques (les fish eyes par exemple).

La saison apparaît rapidement inégale, que ce soit dans le jeu des acteurs ou les intrigues secondaires. La première partie est ainsi la plus faible et peine à soutenir le rythme imposé par le pilote. Ce n’est qu’à partir des derniers épisodes, avec les flashbacks du personnage de Lady Gaga ou encore l’histoire de Liz, brillamment incarnée par Denis O’Hare, que la saison reprend son souffle pour offrir un dernier arc grandiose. Bien que courte, cette histoire, pleine de sensibilité, rappelle l’épisode 10 de la saison 4 avec l’histoire de Pepper. Un moment de fulgurance, trop rare et trop court, qui ne peut malheureusement à lui seul revigorer la saison.

L’une des bonnes idées de cette saison 5 est d’avoir offert deux rôles à l’excellent Finn Wittrock, qui retrouve une seconde vie au cours de la saison à travers le personnage de la star du cinéma muet Rudolph Valentino. On saluera également la prestation de l’actrice Lily Rabe qui apparaît transfigurée et méconnaissable dans l’incarnation de la serial killer Aileen Wuornos. En revanche, d’autres acteurs, pourtant convaincants lors des saisons précédentes, ont trouvé difficilement leur marque à l’instar du jeune Evan Peters, qui parviendra difficilement à crédibiliser le personnage du propriétaire de l’hôtel, malgré une progression notable de son jeu au fil des épisodes. La faute très certainement au jeune âge du comédien et au travail sur l’accent et les tics verbaux du personnage qui ont dû très certainement accaparer son attention. Même l’excellente Chloë Sevigny semble engoncée dans son personnage insipide.

De par sa nature, AHS est une série vouée à l’inconstance. Sous forme d’anthologie, elle recrée à chaque saison un nouvel univers, de nouveaux personnages qui exigent sans cesse aux acteurs de se réinventer. Elle repart à chaque fois de zéro et il est donc logique que le seul dénominateur commun entre les saisons soit la réalisation, l’un des rares aspects à connaître une progression continue. Une vraie prise de risque donc qui implique nécessairement une part de ratés et d’inconstance. Mais c’est le défi pour avoir un objet audiovisuel unique qui parvient chaque saison, malgré quelques déceptions, à se renouveler et offrir un spectacle inédit.

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10

Note

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Informations

Affiche de American Horror Story Saison 5

Titre original : American Horror Story: Hotel

Créateur : Ryan Murphy

Casting : Kathy Bates, Sarah Paulson, Evan Peters, Lady Gaga…

Date de diffusion : 7 octobre 2015 – 13 janvier 2016 (Etats-Unis)

Chaîne : FX

Pays : Etats-Unis

Lien IMDB

Lien Allocine

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2 commentaires

Alexia 5 juin 2016 at 10 h 09 min

Je dois dire que les deux premiers épisodes m’avaient mis très mal à l’aise. Heureusement, j’ai pu regarder le reste car l’ambiance avait un peu changé.
J’ai bien apprécié cette saison et j’ai beaucoup adoré Liz Taylor qui d’ailleurs m’a fait beaucoup pleuré au dernier épisode.
Lady Gaga se défend bien dans le rôle de la Comtesse et elle avait des tenues à tomber. Par contre, je trouve que son finish est un peu nase, après ce qui lui arrive, finir comme ça, c’est bof.
Ce que j’ai apprécié c’est de retrouvé des personnages de la première et troisième saisons AHS. Sympa.
Certains personnages sont assez fades, comme celui de Kathy Bates. Elle joue toujours une mère qui se fait jeter par son fils. Je l’avais tellement aimé dans la saison 3 en Marie-Delphine Lalaurie. Dans la prochaine saison, j’aimerais qu’elle est un rôle dans ce genre. Pas une victime de mère.

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Camille 25 février 2018 at 18 h 23 min

J’avais bien aimé cette saison mais sans plus, mais depuis je l’ai regardée 2 fois encore et je l’adore ! Les décors sont dingues, l’atmosphère bien étouffante, Lady Gaga est super dans ce rôle, je trouve, Liz Taylor est géniale… Finalement, l’intrigue principale un peu naze passe au second plan au profit des intrigues secondaires mais pour autant, on n’a pas de mal à suivre. Et puis c’est la dernière bonne saison de la série qui depuis, a sorti 2 saisons que je trouve… Nullissime pour la 6 et pas marquante ni flippante pour la 7. Je me demande si AHS va nous redonner du bon à nous mettre sous la dent.

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