Au coeur de l'horreur

Antisocial (Note : 5/10)

 

Réalisateur: Cody Calahan

Scénario: Cody Calahan et Chad Archibald

Acteurs: Michelle Mylett, Cody Thompson, Adam Christie, Ana Alic et Romaine Waite

Genre: Horreur

 

Synopsis :

« Cinq universitaires se réunissent le soir du réveillon du Nouvel An pour ce qui promet d’être une fête intime entre amis proches. Cependant, alors qu’ils échangent des invitations et des photos sur les médias sociaux, ils apprennent rapidement qu’un éclat de violence aux proportions épidémiques s’est emparé de la planète. Confinés à la maison, les nouvelles télévisées et leurs divers gadgets électroniques deviennent leurs seules fenêtres vers le monde extérieur et l’atmosphère tourne aigre et paranoïaque, tandis que des symptômes tels que des saignements de nez apparaissent. À quelle vitesse l’infection se répand-elle? À qui peuvent-ils faire confiance? Est-ce même réel? Avisés de rester à l’intérieur, le groupe commence à halluciner tandis que le monde extérieur s’engouffre dans le chaos à une vitesse affolante. La cause de l’épidémie se révèlera avoir de plus sombres implications que ce qu’ils auraient pu concevoir, et il en sera de même pour nous, un public pour qui un tel scénario fut pourtant servi mainte et mainte fois. » (Source : Fantasia)

 

Critique :

Souvenez-vous, on vous parlait l’année dernière du film « Antisocial » qui avait attiré notre attention par son pitch original ancré dans notre époque. Le film était présenté au Festival Fantasia 2013 à Montréal.

Le concept avait de quoi attirer notre attention : les utilisateurs du réseau social Redroom (semblable à notre Facebook) sont touchés par un virus provoquant des hallucinations, des saignements de nez et finissant par les rendre violents, monstrueux, semblables à des zombies.

Il faut dans un premier temps saluer l’ambition du scénario. « Antisocial » est une critique intelligente sur l’omniprésence des réseaux sociaux dans notre vie. Il s’agit même d’une seconde vie, une vie numérique parfois plus importante chez certains que leur réalité. D’ailleurs, peut-on aujourd’hui connaître une personne à part entière sans avoir jeté un coup d’œil sur sa page Redroom ? C’est l’idée développée dans le film via une présentation des personnages assez originale : apparition du personnage, arrêt sur image, présentation de sa page Redroom.
« Antisocial » met en images une génération connectée en permanence.
À l’exemple de ce court dialogue :
–       « Tu as un profil Redroom ? »
–       « Non »
–       « Comment tu fais pour rester en contact avec les gens alors ? »
–       « Je les vois »

En plus de ce contexte social, l’idée du huit-clos est assez efficace. Réunis dans une maison pour faire la fête en vue de la nouvelle année, une bande de potes va devoir se barricader à l’intérieur de celle-ci pour se protéger du virus inconnu. Suspicion, paranoïa, amitiés mises à l’épreuve seront au programme lors des premiers symptômes de contamination. L’omniprésence d’Internet et de la télévision permet également d’avoir un regard sur ce qu’il se passe à l’extérieur, de prendre conscience de l’ampleur du danger (la scène en webcam à l’ouverture du film, que l’on retrouve à plusieurs reprises, est assez efficace).

ANTISOCIAL_2013

D’un point de vue de la narration, toute cette histoire se déroule en une seule nuit, celle de la nouvelle année, et est une référence directe à l’apocalypse.
Un pitch original, un huis-clos efficace, des personnages potables et pourtant…

Dès la lecture du synopsis, on se pose la question, comment vont-ils nous faire gober un virus se propageant via les réseaux sociaux ?
Et c’est bien là tout le problème d’ « Antisocial », ce virus, ainsi que ces effets néfastes, nous semblent totalement improbables. Et ce n’est pas les pseudos explications scientifiques qui nous permettent d’avaler la pilule. Bien au contraire, l’explication soi-disant rationnelle de ce virus fait perdre toute la subtilité qu’aurait pu avoir le film, et rend le message bien trop explicite.    

Le film devient alors un film de contamination très classique où tout est désagréablement prévisible. Même si quelques séquences horrifiques parviennent à maintenir la tension, le film est très répétitif.

Sans spoiler la fin, celle-ci sombre dans l‘absurde avec un dénouement invraisemblable. Et disons-le franchement, on se lasse de ces femmes innocentes qui finissent par se transformer en guerrières sanguinaires à la « The Descent ».

Dernière petite remarque, la fin du film aurait dû se contenter de rester dans l’ambiance du huis-clos au lieu de nous proposer des plans extérieurs qui viennent tout de suite trahir le faible budget du film (qui jusqu’ici était de très bonne tenue). Et pour garder la même idée, pourquoi ne pas avoir conclu sur ces images extérieures via la télévision ou le Net, en cohérence avec le reste du film, et qui d’après moi, aurait été beaucoup plus efficace.

Pour conclure, « Antisocial » est film ambitieux qui malheureusement pèche par son récit. Inutile de lui jeter la pierre. Certes, l’ensemble reste assez décevant, mais le film se consomme agréablement. On regrettera que le fond ne soit pas à la hauteur de son ambition. Et ce n’est sûrement pas « Antisocial » qui vous convaincra de supprimer votre compte Facebook (et puis que deviendrait la page Au Cœur De L’Horreur, restez avec nous !)

Krueger

Note : 5/10

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