Au coeur de l'horreur

Bad Milo (Note : 7/10)

 

Durée : 1h25 environ

Réalisateur : Jacob Vaughan

Sénaristes : Benjamin Hayes, Jacob Vaughan

Acteurs : Ken Marino, Gillian Jacobs, Peter Stormare, Patrick Warburton, Stephen Root, Mary Kay Place…

Genre : Comédie, horreur

Pays d’origine : Etats-Unis

 

 

Synopsis Allociné :
Coincé entre un boulot qui l’ennuie et sa famille qui le brime, Duncan est loin d’être heureux. Sa vie tourne carrément au cauchemar lorsqu’il est pris de douleurs intestinales aigües. Il s’avère bientôt qu’une bestiole immonde et ultra-violente est à l’origine de ses maux…

 

Critique :

                   Voici un film qui fleure bon les années 80 et sa panoplie de petits monstres en caoutchouc, plus ou moins inspirés par le phénomène « Gremlins » ! Ce « Milo » m’évoque d’ailleurs un mélange de deux des principales créatures de cette époque : les « Ghoulies » et les protagonistes de mes premières terreurs nocturnes : les « Critters » (juste à les voir en affiche, je me sens mal à l’aise….) ! Et autant vous le dire, ce film cherche à rendre hommage à ces bestioles en n’arborant aucune parure numérique : Milo est 100% caoutchouc, et même si ça se voit, on s’en fiche, parce qu’au fond, cela nous manquait !

                   Il faut déjà parler du pitch du film, qui en lui-même vaut le coup ! Je vois bien les scénaristes (Benjamin Hayes et Jacob Vaughan) vendre le projet à leur boite de prod : « Alors on a imaginé un monstre qui sortirait par le cul d’un mec pour bouffer ses ennemis et qui rentrerait se planquer dans son ventre par le même orifice ! C’est génial, non ??? ». Et c’est là qu’on voit que le métier de producteur, c’est aussi savoir prendre des risques et s’entourer de dangereux malades…

                   Bref, une fois n’est pas coutume, parlons un peu de l’intrigue du film : Duncan (le personnage principal, incarné par Ken Marimo) est un pauvre type, assez introverti, qui a toujours souffert de terribles maux d’estomacs. Ces maux d’estomac surviennent principalement lorsqu’il subit de fortes périodes de stress. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que notre bonne poire de Duncan en subit tout le temps, du stress. D’abord, par son patron, une caricature de Bernard Madoff (incarné avec brio par Patrick Warburton) absolument exempt de scrupules, assoiffé de fric, et de surcroît manipulateur, qui met énormément de pression à Duncan en lui faisant miroiter une promotion que l’on devine illusoire. Ensuite, par sa famille : Duncan ne voit plus son père, qui a décidé de l’ignorer, depuis son adolescence et sa mère a refait sa vie avec un homme plus jeune que lui. Son jeune beau-père n’arrête d’ailleurs pas de le narguer et de rivaliser en virilité avec lui, notamment lors de diner en famille où la sexualité débridée de sa mère est plus qu’évoquée. Enfin, sa charmante épouse, interprétée par Gillian Jacobs, pousse sans arrêt Duncan à lui faire un enfant alors que lui refuse, ne se sentant ni prêt, ni capable. Sa mère lui conseille d’ailleurs un spécialiste de la natalité assez odieux et qui semble plus intéressé par la femme de Duncan que par leur future parentalité. Le décor est planté, et cette situation ne s’améliorant pas, Duncan accepte d’aller voir un psy sous les conseils de sa femme. Ce dernier est d’un genre un peu spécial et est délicieusement interprété par Peter Stormare, toujours aussi génial dans ce genre de rôle ! C’est peu après que Milo, notre « incarnation vivante d’un ulcère vorace » fait notre première apparition, et c’est là que j’arrête mon récit, afin de ne pas spoiler ce film très sympathique!

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                   Car oui, « Bad Milo » est un film très sympathique : les acteurs sont justes et certains géniaux. Le scenario tient la route : l’idée elle-même est très originale, certains rebondissements sont assez inattendus, même si, dans l’ensemble, on a tendance à deviner la plupart des évènements à l’avance. Le film n’est pas exempt de message de fond : via le monstre, il y a là un réel traitement de l’extériorisation des sentiments ainsi qu’une petite réflexion sur l’éveil à la paternité. La réalisation, quoique classique, tient vraiment la route et on ne se sent quasiment jamais devant une série B, sauf bien sûr, lorsque « Milo » est en action !

                   Parlons-en, d’ailleurs, de Milo ! C’est quand même lui la star du film ! Bon, c’est vrai, rien qu’en regardant l’affiche ou le trailer, on se dit que ce n’est ni le réalisme, ni le spectaculaire qui va nous sauter aux yeux dans ce métrage. Milo est une marionnette de caoutchouc, du début à la fin, mais c’est assumé, et ce n’est pas pour autant qu’on ne le verra jamais de plein pied ou en mouvement. Au contraire, les scènes d’action avec lui sont pléthores et, même si on peine à y croire, on apprécie la démarche du réalisateur, qui ne joue pas le traditionnel cache-misère, comme ça à presque toujours été le cas dans ce genre de production. Sur le plan de l’émotion, Milo joue son rôle à la perfection : il n’est pas doué de la parole, mais il arrive à nous transmettre ses sentiments ! Ce n’est pas non plus compliqué, il n’a pas une palette très étoffée : colère, espièglerie, joie, tristesse. Mais c’est déjà pas mal ! C’est franchement réussi du point de vue du spectateur : Milo nous fait rire, souvent, notamment lors de sa première rencontre avec son hôte / papa ; Milo nous attendrit avec sa version « bouche fermée et yeux de peluche » trop chou ; et Milo nous fait peur avec ses rangées de dents à faire pâlir n’importe quel requin (et surtout à nous rappeler celle des Critters… brrrrrr… quelle horreur !). Non, franchement, au niveau de Milo : mission accomplie les gars !

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                   Avant de terminer, il faut parler d’un point absolument essentiel de « Bad Milo » : l’humour ! Quand on regarde le trailer et qu’on lit le synopsis du film, on s’attend à de l’humour gras, scato et lourd, tout au long du film ! Le genre d’humour avec lequel j’ai du mal. Mais il n’en est rien ! Alors, bien sûr, vu le sujet du film, on n’échappe évidemment pas à quelques scènes un peu crades, mais le réalisateur nous épargne le gore en la matière, et les dialogues n’en rajoutent pas trop. L’humour est omniprésent dans « Bad Milo » : dans l’interprétation des personnages (j’adore Peter Stormare !), dans les situations cocasses ou dans la créature elle-même. Ça ne vole évidemment pas souvent très haut, mais ça reste beaucoup plus que je ne le pensais au-dessus de la ceinture, et ça, ce fut une bonne surprise.

                   Pour conclure, je dirais que « Bad Milo » est un bon film et un bel hommage aux « creatures features » des années 80. On passe un bon moment, la réalisation est efficace, les acteurs sont vraiment bons et la créature est plus touchante qu’il n’y parait. Ce n’est évidemment pas ce film qui vous mènera à de profondes réflexions mais il n’est pas pour autant dénué de fond… ement (il fallait bien que je fasse une vanne débile… désolé) !

                   Je lui attribue donc modestement un 7 /10 (J’avais mis 7 à « Mama » aussi, mais bien évidemment, ce n’est pas le même genre de 7 pour deux films si différents, avec des prétentions si différentes) et m’en vais de ce pas me mater l’intégrale des Critters, peut-être que comme ça, moi aussi, je développerai un petit Milo rien qu’à moi !

Pedromadaire

Note : 7/10

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