Au coeur de l'horreur

Radio Silence (Étrange Festival)

Synopsis :L’animateur d’une radio pirate apostrophe à l’antenne la police qui n’arrive pas à mettre la main sur un tueur en série sévissant dans la région. Quelques instants après, le meurtrier appelle la station et commence à imposer ses règles…

Critique :

Radio Silence est un thriller psychologique horrifique qui a souvent été comparé à Un frisson dans la nuit de Clint Eastwood. Ce parallèle tient principalement au personnage principal des deux films, un animateur de radio. Mais dans sa mécanique narrative, Radio Silence se rapproche davantage d’un film comme Phone Game, où le protagoniste, incarné par Colin Farrel, est à la merci d’un homme mystérieux qui le manipule et lui donne des instructions. Cependant, alors que Phone Game se déroulait dans un lieu unique, une cabine téléphonique, Radio Silence mêle différentes intrigues qui vont finir par converger : la conversation téléphonique entre l’animateur et le serial killer, l’enquête menée par un policier et la réaction des auditeurs dans un bar de la ville.

Radio Silence

Radio Silence est un film qui puise son inspiration dans différents genres, empruntant  notamment les codes du thriller, du slasher et du home invasion, afin de déstabiliser le spectateur. Le film débute, en effet, à l’instar d’un slasher classique. Une jeune femme, au volant de sa voiture, écoute sa radio lorsqu’elle découvre avec effroi un homme assis à côté d’elle. L’homme correspond à la description radiophonique du chirurgien meurtrier évoquée quelques secondes auparavant. L’aspect irréaliste de la scène (l’homme qui surgit de nulle part) et les couleurs saturées, laissent penser qu’il s’agit d’un rêve annonçant un slasher fantastique. Mais cette première intuition sera ébranlée lors de la deuxième apparition du serial killer, qui nous entraîne, cette fois-ci, du côté du home invasion. Un homme pénètre dans la demeure d’un couple, affublé d’un masque en tissu, à la manière de The Strangers ou An American Nightmare. Mais une fois de plus, la référence au genre s’arrête brutalement lorsque l’homme enlève son masque, dévoilant son visage, et appelle l’animateur de radio. Alors qu’on pensait assister au déroulement classique d’un film d’horreur, on se rend compte qu’on bascule de plain-pied dans un thriller psychologique.

Radio Silence

Le pitch, s’il n’est pas novateur, pouvait laisser présager un thriller psychologique intense à travers la rivalité entre un animateur de radio et un serial killer. Malheureusement, le film montre très rapidement ses limites, tant par son scénario rocambolesque invraisemblable, que par le jeu des acteurs et la psychologie des personnages. La première déception viendra du personnage clé du film, le serial killer. Les deux réalisateurs allemands (Marco Riedl et Carsten Vauth) ont pris le parti de révéler très tôt l’identité du personnage en ôtant son masque, simple artifice référenciel, sans grande portée dans le film (et très banal). Radio Silence nous dévoile ainsi les traits d’un homme fort, chauve (ça fait toujours flipper ça…), au teint blafard et, il faut le reconnaître, pas très beau. La faiblesse, que l’on pourrait qualifier de naïveté, est d’avoir donné un visage à précisément ce qui n’en a pas, l’horreur et la monstruosité morales (qu’est-ce qu’un monstre ? un être défiguré ? laid ?). Certains films ont toutefois réussi à relever habilement ce défi en jouant sur le contraste entre la monstruosité des actes commis et la banalité du visage montré (c’est le cas notamment dans 8 mm lorsque Nicolas Cage enlève le masque en cuir de « Machine », découvrant le visage quelconque d’un homme vivant avec sa mère). Malheureusement, Radio Silence ne s’embarrasse guère de subtilité et nous offre une vision naïve et grotesque du visage du bourreau. Un aspect qui n’est pas arrangé par la personnalité cabotine et bavarde du serial killer.

Radio Silence

Le scénario, quant à lui, est à l’image de la personnalité du serial killer, grotesque. Passée la première heure, le film multiplie les rebondissements éculés, sans souci de crédibilité. Le plan machiavélique du serial killer, par sa planification alambiquée et son déroulement implacable, rappelle à bien des égards les pièges du fameux Jigsaw. Mais Radio Silence pousse la planification à un tel degré que l’on a l’impression d’assister à l’intégralité de la franchise Saw dans un seul film. Cette outrance est volontaire de la part des réalisateurs qui, une fois de plus, tentent de désorienter le spectateur sur l’issue du film, en apportant à plusieurs reprises de fausses conclusions (la dernière scène interviendra d’ailleurs pendant le générique de fin). Mais ce jeu narratif ne semble amuser que les réalisateurs, tant la lassitude finit par gagner le spectateur.

Radio Silence est un film sans grande prétention, dont l’objectif principal est de divertir le spectateur.

Mais à force de vouloir brouiller les pistes, de jouer sur les références, le film ne fait qu’esquisser les différents genres sans jamais les épouser. Il devient alors qu’une vaine caricature qui ne parvient ni à égayer, ni encore moins, à angoisser le spectateur.

Synopsis :L’animateur d’une radio pirate apostrophe à l’antenne la police qui n’arrive pas à mettre la main sur un tueur en série sévissant dans la région. Quelques instants après, le meurtrier appelle la station et commence à imposer ses règles... Critique : Radio Silence est un thriller psychologique horrifique qui a souvent été comparé à Un frisson dans la nuit de Clint Eastwood. Ce parallèle tient principalement au personnage principal des deux films, un animateur de radio. Mais dans sa mécanique narrative, Radio Silence se rapproche davantage d’un film comme Phone Game, où le protagoniste, incarné par Colin Farrel, est à la merci d’un homme mystérieux qui le manipule et lui donne des instructions. Cependant, alors que Phone Game se déroulait dans un lieu unique, une cabine téléphonique, Radio Silence mêle différentes intrigues qui vont finir par converger : la conversation téléphonique entre l’animateur et le serial killer, l’enquête menée par un policier et la réaction des auditeurs dans un bar de la ville. Radio Silence est un film qui puise son inspiration dans différents genres, empruntant  notamment les codes du thriller, du slasher et du home invasion, afin de déstabiliser le spectateur. Le film débute, en effet, à l’instar d’un slasher classique. Une jeune femme, au volant de sa voiture, écoute sa radio lorsqu’elle découvre avec effroi un homme assis à côté d’elle. L’homme correspond à la description radiophonique du chirurgien meurtrier évoquée quelques secondes auparavant. L’aspect irréaliste de la scène (l’homme qui surgit de nulle part) et les couleurs saturées, laissent penser qu’il s’agit d’un rêve annonçant un slasher fantastique. Mais cette première intuition sera ébranlée lors de la deuxième apparition du serial killer, qui nous entraîne, cette fois-ci, du côté du home invasion. Un homme pénètre dans la demeure d’un couple, affublé d’un masque en tissu, à la manière de The Strangers ou An American Nightmare. Mais une fois de plus, la référence au genre s’arrête brutalement lorsque l’homme enlève son masque, dévoilant son visage, et appelle l’animateur de radio. Alors qu’on pensait assister au déroulement classique d’un film d’horreur, on se rend compte qu’on bascule de plain-pied dans un thriller psychologique. Le pitch, s’il n’est pas novateur, pouvait laisser présager un thriller psychologique intense à travers la rivalité entre un animateur de radio et un serial killer. Malheureusement, le film montre très rapidement ses limites, tant par son scénario rocambolesque invraisemblable, que par le jeu des acteurs et la psychologie des personnages. La première déception viendra du personnage clé du film, le serial killer. Les deux réalisateurs allemands (Marco Riedl et Carsten Vauth) ont pris le parti de révéler très tôt l’identité du personnage en ôtant son masque, simple artifice référenciel, sans grande portée dans le film (et très banal). Radio Silence nous dévoile ainsi les traits d’un homme fort, chauve (ça fait toujours flipper ça…), au teint blafard et, il faut le reconnaître, pas très beau. La faiblesse, que l’on pourrait qualifier de naïveté, est d’avoir donné un visage à précisément ce qui n’en a pas, l’horreur et…

4

10

NOTE

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Réalisateur : Marco Riedl, Carsten Vauth

Acteurs : Markus Knüfken, Charles Rettinghaus, Ronald Nitschke …

Genre : Horreur

Pays d’origine : Allemagne

 

Radio Silence

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