Au coeur de l'horreur

(L’Étrange Festival) Found (Note: 9/10)

Réalisateur: Scott schirmer

Scénario: Scott schirmer d’après un roman de Todd Rigney

Acteurs: Gavin Brown, Ethan Philbeck, Phyllis Munro…

Pays: Etats-Unis

Genre: Horreur

Production: Leya Taylor, Damien Wesner

 

Synopsis:
Marty est un jeune garçon de 12 ans passionné de films d’horreur et de dessins.
A force d’entrer en cachette dans la chambre de son frère, il finit par y déceler un lourd et sinistre secret.
Au fond du placard,  caché dans un sac de bowling, une tête humaine vient d’être fraîchement découpée.
Poussé par une curiosité malsaine, Marty prend l’habitude de fouiller dans ce même sac et d’y découvrir des visages différents à chaque fois. Son frère est un véritable tueur en série tel qu’il peut en voir dans les films d’horreur.

C’est un peu par hasard que je me suis retrouvé dans la salle qui projetait  le film Found à L’Etrange Festival.
J’en avais vaguement entendu parler lors de sa projection remarquée au BIFFF 2013 (Brussels International Fantastic Film Festival) et le synopsis m’intriguait. Lassé de tous ces discours sur l’influence néfaste des jeux vidéo et des films d’horreur sur nos enfants, je voulais connaître le point de vue de ce film.

Avant sa projection, l’un des organisateurs du festival nous le présente comme le film le plus dérangeant de la programmation. La salle est pleine et notre curiosité stimulée.

Le contexte du film est présenté d’entrée de jeu par l’intermédiaire de la voix off de notre personnage,  Marty, 12 ans. Il fouille régulièrement dans la chambre de son frère pour y découvrir des têtes humaines dans son sac de bowling. Son frangin est un véritable psychopathe.
Une voix relativement discrète, et qui nous permet de comprendre les pensées d’un jeune garçon dans les moments cruciaux de sa vie.
Marty est un passionné de films d’horreur et de BD et est, contrairement à l’aîné,  totalement sain d’esprit.
C’est d’ailleurs cet amour pour la BD et le dessin qui fera l’objet d’un générique animé sympathique avec des héros sortis tout droit de son imagination.

Les amoureux de l’image pourront être surpris au premier abord avec Found. Ancrée dans un style années
80, elle donne l’impression d’un film amateur. Et pourtant, le réalisateur a un véritable sens esthétique du cadre et du montage. Il nous prouve que peu importe la caméra, la qualité du film repose sur ce qu’on nous montre à l’écran. On note aussi les nombreux thèmes musicaux qui accompagnent à merveille et appuient l’émotion des séquences.

Found met avant le côté caché,  parfois assez malsain mais souvent anodin de ses protagonistes sous l’œil attentif de Marty.
Son père planque des magazines pornos dans la cave et sa mère des lettres d’un ancien amour sous son lit. Des secrets que chacun d’entre nous pouvons avoir et qui, en relativisant exagérément, viennent dédramatiser le secret abominable de son frère.
C’est d’ailleurs le point fort du film, il parvient à nous rendre le personnage du frère attachant.
Celui-ci est plutôt prévoyant et indulgent avec son petit frère et cherche à le protéger (vu la psychose du personnage, vaut mieux se défendre seul).

Found-Promo-Img-02-Ethan-Philbeck-as-Steve

Malgré la folie du grand frère, Marty ne peut s’empêcher de se laisser influencer par celui-ci. Sa violence  naît doucement non pas à cause des films d’horreur (univers avec lequel il prend le recul nécessaire) mais à cause de son admiration et son amour envers son grand frère. La situation dégénère à partir du moment où Marty décide de suivre les conseils de son frère suite à une bagarre : répondre par la violence. Une colère qui s’accroit en raison du rejet de ses camarades de classe et de son meilleur ami.
Un aspect psychologique intéressant où Marty est conscient de la gravité du comportement de son frère sans pouvoir oublier son affection envers lui. Il en viendra même à utiliser la folie de celui-ci pour effrayer ses amis.

Effectivement,  Found est extrêmement dérangeant.
Une séquence est particulièrement insoutenable lorsque Marty décide de regarder un film d’horreur avec son ami. Un film d’une violence et d’une perversité insupportable qui aurait influencé les agissements du grand frère (finalement les films ont leur part de responsabilité).
J’ai rarement été aussi mal à l’aise devant ce genre d’images.

La séquence finale est également très choquante. On assiste pour la première fois à la folie incontrôlable du frère. Des litres sang, des cris de souffrance terribles et un viol incestueux… Je n’en dis pas plus. Found est effectivement très dérangeant !

Alors oui, certains pourront s’indigner devant autant de violence mais le film ne nous choque pas par plaisir, tout est justifié.
Une vraie réflexion sur l’influence des films d’horreur, sur la fragilité psychologique d’un enfant de douze ans, sur l’image d’une Amérique raciste et ultra religieuse.
Un film avec du fond, une réalisation minutieuse et des scènes chocs et sanglantes, que demander de plus pour un film de genre.

Found est une véritable claque, un vrai coup de cœur de cet Etrange Festival. Les avis seront forcément partagés pour ce film. C’était déjà le cas dans notre salle à la fin de la projection où la moitié applaudissait et l’autre restait dubitative voire agacée.

 Krueger

Note : 9/10 

found-movie-poster 

Articles suggérés

3

10

Kingdom Come

Le Druide

Desierto, le film de Jonas Cuaron

Krueger

(Festival Mauvais Genre) The Demon’s Rook (Note : 5/10)

horreur

Laissez un commentaire

Au Coeur de l'Horreur utilise des cookies pour vous offrir une expérience utilisateur de qualité, mesurer l’audience et optimiser les fonctionnalités des réseaux sociaux. En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies dans les conditions prévues par notre politique de confidentialité. En savoir plus et gérer les cookies. Accepter En savoir plus