Au coeur de l'horreur

Helix (Note : 8/10)

 

Date de Sortie : 10 Janvier 2014

Créateurs : Cameron Porsandeh, Ronald D. Moore

Acteurs : Billy Campbell, Hiroyuki Sanada, Kyra Zagorsky, Mark Ghanimé , Jordan Hayes , Meegwun Fairbrother , Catherine Lemieux , Neil Napier

Nationalité : Américaine

Genre : Drame, Science-fiction, horreur

 

Synopsis :

« Une découverte au fin fond de l’Antarctique pourrait bien mettre un terme à toute vie sur Terre. Le seul espoir de l’Humanité : une équipe de scientifiques envoyée sur place. Mais le « mal » est déjà de sortie… »(Synopsis Allocine) 

 

Critique :

La mode des séries fantastico-horrifique bat son plein depuis quelques années maintenant, et c’est dans ce contexte ultra compétitif que chaque chaîne de télévision lance sa propre franchise. SyFy démarre donc l’année 2014 en trombe avec une production ambitieuse sur le papier, mélange de « The Thing » et de « 28 Days Later », la très attendue série « Hélix ». Les premiers teasers en ont fait baver plus d’un, et autant le dire tout de suite, les attentes étaient grandes.

Servie part un casting plutôt intéressant, Billy Campbell (« The Killing US ») et Hiroyuki Sanada (« Lost », « Sunshine », « Ring »,…) en figures de proue, la série captive dès le départ avec un double épisode pilote tendu, qui ouvre sur un univers aseptisé et stylisé qui n’est pas dénué de charme. Les premières recherches dans les conduits de ventilation exacerbent le sentiment général de claustrophobie qui rend la base scientifique où se situe l’action beaucoup plus dangereuse qu’elle n’y paraît. L’isolement du lieu et la promiscuité sont d’excellent argument qui permettent un jeu très sournois sur l’inconscient psychologique du spectateur. La maladie va donc se propager dans des proportions catastrophiques et amener les protagonistes vers la recherche d’un remède à cette pandémie en puissance. L’équipe du CDC qui débarque sur cette base Arctique va amener son lot de problématiques familiales et romantiques, nécessaires au nuancement des épisodes et au développement des relations narratives, mais sans jamais prendre le pas sur la mission première de cette expédition de sauvetage.

Même des éléments qui pourraient perturber et désorienter le spectateur, comme les choix musicaux, prennent une place tristement morbide dans l’ambiance des lieux de par leurs décalages iconoclastes en totale confrontation avec les codes du genre dont nous sommes abreuvés depuis des décennies. Comme pour rappeler que derrière la propreté et l’ordre réconfortant, se cache à tout moment la menace d’une déstructuration de cette société scientifique.

Bien sûr, le méchant de l’histoire c’est l’industrie pharmaceutique, et bien que cela paraisse tellement facile de taper sur les lobbies, il n’en reste pas moins que « Hélix » met le doigt sur des faits bien réels et controversés comme la conservation de souches de maladies infectieuses (peste noire, grippe espagnole, Ebola, H1N1,…), la découverte et l’exploitation de virus à des fins militaires, ou encore l’expérimentation animale et humaine. Autant de problématiques qui mettent l’Homme face à son inextricable besoin et désir de jouer à Dieu, de tenter le diable au nom de la science et de la découverte. 

Les seuls vrais regrets que l’on peut avoir, viennent du manque manifeste de moyens au niveau des VFX et des trucages (-40° C et pas une seule fumée pour exprimer la respiration par temps froid !). C’est d’autant plus dommage que ce petit monde dans lequel le spectateur est enfermé avec ces scientifiques est assez convaincant, et perd de sa fascination à cause de ce seul défaut. On soupçonne du coup assez bien le fait que la série aurait pue et due être beaucoup moins « gentille ». Les quelques effets sanglants, plutôt bien sentis, trahissent une timidité à demi assumée du genre de série que cela devait être, et le budget « relativement » réduit, a enfoncé le clou d’une rétention politiquement correcte. La meilleure preuve de cet état de fait, reste le générique elliptique, véritable gribouillage et démonstration d’un design répulsif, qui donne l’impression de venir tout droit d’un travail d’étudiant. C’est bien dommage car cette série aurait pu faire très peur avec un peu plus de moyens et de volonté.

Pour finir, l’épisode final place la deuxième saison d’« Hélix » non plus sur le continent Arctique, mais en Europe (à Paris en l’occurrence) et semble prendre la direction d’une série à complot, plutôt qu’une série horrifique comme elle l’était en première saison. Beaucoup de question se posent, notamment autour de la nouvelle personnalité et des nouvelles fonctions du personnage féminin principal, mais gageons que le charme du confinement Arctique trouvera un digne successeur psychologique dans la saison 2 de « Hélix » que l’on attend du coup de pied ferme.

Le métèque

Note : 8/10

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