Au coeur de l'horreur

(PIFFF) Love Eternal (Note : 6/10)



Pays de production : Irlande | Année de production : 2013

Réalisation : Brendan Muldowney

Scénario : Brendan Muldowney, Kei Ôishi | Photo : Tom Comerford

Musique : Bart Westerlaken | Production : Conor Barry, Manami Fukawa

Interprètes : Robert de Hoog, Pollyanna McIntosh, Amanda Ryan, Xenia Katina

Vendeur : Reel Suspect

Synopsis :
« Ermite fasciné par la mort depuis son enfance, Ian accompagne les êtres brisés jusqu’à leur suicide. Et au-delà… »
(Synopsis PIFFF)

Critique :
Deuxième journée du Paris International Fantastic Film Festival (PIFFF) et me voilà désormais face au tout premier film présenté en compétition : Love Eternal.
Le film, réalisé par Brendan Muldowney (Savage 2009), est une adaptation du roman japonais « Loving The Dead » de Keï Ôishi (apartment 1303).

Love Eternal raconte l’histoire d’un jeune homme (Ian) introverti et dépressif à qui rien ne sourit dans la vie. Dès son plus jeune âge, il se doit d’accepter la mort de son père. Pendant son adolescence, il découvre le cadavre d’une jeune fille pendu dans les bois envers lequel il développera une curiosité malsaine au point de lui rendre visite tous les jours. Ian s’isole et s’enferme au quotidien dans sa chambre. Il est obligé de sortir de chez lui après le suicide de sa mère…
Je vous l’avais dit, ce garçon a vraiment la poisse absolue.
Il n’a plus qu’une idée en tête, mettre fin à ses jours.
Et pourtant, Ian va très vite se rendre compte qu’il n’est pas le seul à vouloir mourir et va se trouver une raison de vivre dans le malheur d’autrui. Il accompagne les femmes lors de leur suicide et embarque leur cadavre afin de se tenir compagnie et s’épanouir.

Malgré ce côté morbide, Love Eternal est un film très humain d’une sensibilité rare. Il parvient à nous rendre le personnage de Ian attachant alors que celui-ci s’adonne à un passe-temps déroutant. La première partie du film nous présente son passé malheureux et viendrait presque justifier ses actes immoraux à venir. D’autant plus que le personnage fait preuve d’un grand respect auprès de ses victimes et en tombe à chaque fois amoureux. Il y a cette ambition de vouloir garder l’être en vie même après sa mort (à l’image du renard empaillé) pour finalement devoir s’y résoudre par la décomposition du cadavre. Le spectateur accepte et parvient même à s’identifier à ce personnage étrange. Une grande réussite de la part de notre réalisateur.

Il est très agréable de constater qu’il y a une véritable évolution du personnage principal tout au long du film. Une évolution due en partie à une vraie relation amicale qu’il entretient avec une femme venant de perdre son enfant. Ian apprend à interpréter les sentiments humains.

Par ce thème du suicide, Brendan Muldowney met en avant le côté éphémère d’une vie et expose les différentes souffrances qu’elle peut engendrer.
À côté de cet aspect, la mise en scène, elle, expose la beauté de toute forme de vie, en particulier à l’aide de sublimes plans de nature.

D’ailleurs, impossible de parler de Love Eternal sans souligner le travail de l’image. Une lumière composée de couleurs fades qui reflète l’état d’esprit de son personnage principal.
Chaque plan sublime les éléments qui composent notre monde en s’attardant sur les détails. Exemple de cette coquille vide trouvé sur la plage (métaphore de l’état de notre personnage principal) où la caméra tourne sur elle-même en suivant les lignes dessinées sur la coquille. Des plans d’ouverture et de fermeture du film représentant l’espace et l’immensité de l’univers. Et ce n’est pas pour autant que Brendan Muldowney délaisse ses personnages. Bien au contraire, il fait le choix de les filmer en longue focal ce qui donne un effet de flou autour d’eux afin que notre regard se concentre uniquement sur leurs présences et leurs expressions. Un monde immense, mais c’est cette histoire qui nous intéresse.

Après toutes ses belles paroles, on peut cependant reprocher au film de ne jamais nous emporter réellement. Le côté morbide du début est bien trop sage et notre personnage trop inexpressif pour nous faire ressentir son désespoir. Le personnage évolue, mais le film, lui, donne l’impression de faire du sur place, on tourne en rond. L’intrigue est assez maigre et s’anticipe facilement. Le film présente des longueurs pendant lesquelles on s’ennuie ferme.
Enfin, le dénouement du film sombre un peu trop dans les bons sentiments à mon goût.

Krueger

Note : 6/10

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