Au coeur de l'horreur

V/H/S : Viral

Critique V/H/S : Viral :

La franchise V/H/S est le genre de concept que nous affectionnons particulièrement sur le site Au Cœur de l’Horreur. En effet, passionnés de courts-métrages de genre, nous avons été séduits par l’idée de découvrir dans un même film plusieurs œuvres de réalisateurs différents. Mais ce concept attrayant est également ce qui constitue la principale faiblesse de cette franchise.
L’inconvénient d’avoir divers réalisateurs derrière un même projet est que cela implique forcément des inégalités en termes de qualité. Les segments sont plus ou moins réussis et certains souffrent de la comparaison. Dans les trois films, un segment parvient toujours à prendre le dessus. Dans le premier V/H/S, c’est le film de David Bruckner, Amateur Night, qui ouvre l’anthologie et qui surpasse les autres segments signés Adam Wingard, Ti West ou encore Joe Swanberg. Un contraste encore plus marqué dans V/H/S/2, malgré un ensemble de films réussis (signés Adam Wingard, Simon Barrett ou Eduardo Sanchez), avec le volet Safe Haven réalisé par Gareth Huw Evans et Timo Tjahjanto. Safe Haven est excellent et restera même le meilleur film de l’ensemble de la franchise (vous pouvez d’ailleurs retrouver notre critique de V/H/S 2). Quoiqu’il en soit, la franchise V/H/S est une agréable surprise et parvient souvent à nous réconcilier avec la mise en scène en found footage. On attendait ce troisième volet avec impatience, surtout après la découverte de cette bande-annonce alléchante. Et pour entrer directement dans le vif du sujet, je dois admettre avec regret que V/H/S : Viral, pourtant bourré de bonnes idées, est réellement décevant…

V/H/S : Viral V/H/S : Viral

Un échec qui s’explique dans un premier temps par une structure narrative maladroite et inachevée. Les deux premiers films reposaient sur un concept très simple, celui d’une histoire principale où les personnages trouvaient des cassettes VHS et décidaient de les visionner, ce qui justifiait la succession des segments horrifiques. Dans V/H/S : Viral, on retrouve une nouvelle fois une histoire centrale, entrecoupée par les autres films, mais qui n’a plus aucun rapport avec les cassettes VHS.
Le personnage principal est un jeune homme passionné de vidéo, qui passe son temps à filmer sa copine (faut dire qu’elle est canon !). Un soir, il devient obnubilé par une course poursuite entre la police et le camion d’un glacier qu’il veut à tout prix filmer et poster sur le Net. Seulement, sa copine disparaît mystérieusement après le passage du camion et notre personnage va lui-même participer à cette poursuite infernale.
Cette histoire est donc un segment à part entière, mais qui ne permet aucunement de faire le lien avec les autres films (du moins de façon concrète). Le lien se fait à travers le message que porte ce premier segment et qui éclaire le sens du titre « Viral ». Il s’agit d’une dénonciation de la volonté de tout filmer, alimentée par tous nos gadgets modernes (iPhone, go pro etc.) et de notre envie d’images chocs, violentes ou à caractère sexuel. Une volonté qui s’apparenterait à une maladie virale et contaminerait l’ensemble des personnages des segments. Malheureusement, le film se contente d’exquisser le sujet sans le développer. Outre cet aspect symbolique, on aurait souhaité que le lien se fasse, par exemple, par l’intermédiaire de clins d’œil narratifs, à l’image de cette séquence où une famille mexicaine transforme leur barbecue en véritable boucherie sanglante alors qu’on aperçoit le camion du glacier en arrière-plan.
L’ensemble de V/H/S : Viral met en avant les supports vidéo modernes et on en vient à se demander ce que devient le support vhs.

Contrairement à ses prédécesseurs, le procédé du found footage de ce troisième volet se perd dans la multitude de points de vues. Les réalisateurs peinent à justifier le recours à différents angles, bien souvent incohérents. Prenons l’exemple du segment de Gregg Bishop, sur le magicien qui découvre une cape, lui permettant d’acquérir de véritables pouvoirs magiques. Ici, notre personnage filme ses tours de magie et on suit également son histoire à travers un documentaire lui étant consacré (qui d’ailleurs est très peu convaincant alors qu’il est censé apporter de la crédibilité à l’histoire). Les scènes sont régulièrement filmées par des caméras de surveillance dont les emplacements n’ont aucune crédibilité.
Dans le dernier segment (Justin Benson et Aaron Moorhead), une bande de jeunes filment leurs exploits en skateboard et roller avant de se faire attaquer par d’étranges squelettes. Ils sont équipé d’une multitude de go pro (trois rien que sur le casque, une sur le skate, une en dessous etc.) et le réalisateur jongle entre les différents points de vues des personnages. Le résultat en devient extrêmement brouillon et on a parfois du mal à suivre l’évolution de l’histoire. Un défaut que l’on retrouve également dans la première histoire. Le seul film qui parvient à éviter ce piège est celui de Nacho Vigalondo, l’excellent réalisateur de Timecrimes (il s’agit du meilleur film de ce volet). Un homme construit une porte qui donne accès à un monde parallèle. Il y rencontre son double et tous deux décident d’échanger leur univers l’espace de 15 minutes. L’homme est équipé d’une seule caméra et garde ainsi une fluidité agréable dans son récit. De plus, le fait que son double soit également équipé d’une caméra permet de suivre les deux histoires à l’aide d’un montage alterné efficace. Ce segment est le plus abouti aussi bien d’un point de vue mise en scène que scénaristique.

V/H/S : Viral

Mais le plus troublant dans ce V/H/S 3 est l’aspect grotesque de l’ensemble des films. Les réalisateurs n’ont aucunement cherché à instaurer une ambiance angoissante ou effrayante. Les histoires restent, certes mystérieuses, mais traitées avec un second degré assez déroutant. Et même si certains passages sont assez jouissifs et drôles, on regrette le manque d’application pour instaurer une ambiance pesante. Alors qu’un film comme Safe Haven prenait soin de nous immerger dans une secte inquiétante avant de nous proposer un final complètement décalé et hilarant, certains volets de V/H/S : Viral sombrent trop facilement dans le burlesque sans nous captiver au préalable.

On y ajoute des comédiens assez mauvais et des effets spéciaux médiocres (c’est dingue de voir à quel point il est facile d’arracher un bras dans ce nouvel opus) et on en conclut que ce V/H/S : Viral est décevant et ne tient pas ses promesses.

V/H/S : Viral reste tout de même assez hypnotisant et le film se regarde sans difficulté grâce à quelques bonnes idées.

Critique V/H/S : Viral : La franchise V/H/S est le genre de concept que nous affectionnons particulièrement sur le site Au Cœur de l’Horreur. En effet, passionnés de courts-métrages de genre, nous avons été séduits par l’idée de découvrir dans un même film plusieurs œuvres de réalisateurs différents. Mais ce concept attrayant est également ce qui constitue la principale faiblesse de cette franchise. L’inconvénient d’avoir divers réalisateurs derrière un même projet est que cela implique forcément des inégalités en termes de qualité. Les segments sont plus ou moins réussis et certains souffrent de la comparaison. Dans les trois films, un segment parvient toujours à prendre le dessus. Dans le premier V/H/S, c’est le film de David Bruckner, Amateur Night, qui ouvre l’anthologie et qui surpasse les autres segments signés Adam Wingard, Ti West ou encore Joe Swanberg. Un contraste encore plus marqué dans V/H/S/2, malgré un ensemble de films réussis (signés Adam Wingard, Simon Barrett ou Eduardo Sanchez), avec le volet Safe Haven réalisé par Gareth Huw Evans et Timo Tjahjanto. Safe Haven est excellent et restera même le meilleur film de l’ensemble de la franchise (vous pouvez d’ailleurs retrouver notre critique de V/H/S 2). Quoiqu’il en soit, la franchise V/H/S est une agréable surprise et parvient souvent à nous réconcilier avec la mise en scène en found footage. On attendait ce troisième volet avec impatience, surtout après la découverte de cette bande-annonce alléchante. Et pour entrer directement dans le vif du sujet, je dois admettre avec regret que V/H/S : Viral, pourtant bourré de bonnes idées, est réellement décevant... Un échec qui s’explique dans un premier temps par une structure narrative maladroite et inachevée. Les deux premiers films reposaient sur un concept très simple, celui d’une histoire principale où les personnages trouvaient des cassettes VHS et décidaient de les visionner, ce qui justifiait la succession des segments horrifiques. Dans V/H/S : Viral, on retrouve une nouvelle fois une histoire centrale, entrecoupée par les autres films, mais qui n’a plus aucun rapport avec les cassettes VHS. Le personnage principal est un jeune homme passionné de vidéo, qui passe son temps à filmer sa copine (faut dire qu’elle est canon !). Un soir, il devient obnubilé par une course poursuite entre la police et le camion d’un glacier qu’il veut à tout prix filmer et poster sur le Net. Seulement, sa copine disparaît mystérieusement après le passage du camion et notre personnage va lui-même participer à cette poursuite infernale. Cette histoire est donc un segment à part entière, mais qui ne permet aucunement de faire le lien avec les autres films (du moins de façon concrète). Le lien se fait à travers le message que porte ce premier segment et qui éclaire le sens du titre « Viral ». Il s’agit d’une dénonciation de la volonté de tout filmer, alimentée par tous nos gadgets modernes (iPhone, go pro etc.) et de notre envie d’images chocs, violentes ou à caractère sexuel. Une volonté qui s’apparenterait à une maladie virale et contaminerait l’ensemble des personnages des segments. Malheureusement, le film se…

4

10

NOTE

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Réalisateur(s) : Nacho Vigalondo, Marcel Sarmiento, Gregg Bishop, Justin Benson, Todd Lincoln

Scénario : Todd Lincoln, Aaron Moorhead, Marcel Sarmiento

Acteur : Carrie Keagan, Justin Welborn, Jessica Luza, Randy Mcdowell, Emilia Zoryan, Emmy Argo

Musique : Drazen Bosnjak

Pays : Etats-Unis

V/H/S : Viral

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1 commentaire

Cypress Green 30 octobre 2014 at 19 h 17 min

Pareil, 3 ou 4/10. La cape ? une idée plus qu’excellente, mais bâclée, malgré de bonnes idées ! Le segment des skates? d’une nullité absolue. Le coup des univers parallèles ? jouissif même s’il est pas très angoissant. Et le fil conducteur? ridicule.
Je me retrouve comme devant le second volet d’ABC’s of death, ça pouvait faire mieux, mais ça le fait pas. J’ai eu l’impression que l’envie de faire peur avait disparue ! ça se laisse regarder, mais on en attendait tellement.. Mais je suis un abruti donc j’attendrai quand même le quatrième volet 🙂 J’attendais votre critique, je voulais être constructif mais tant pis je suis trop saoul pour faire plus.

PS: Exist ou Exists est naze (j’engage que mon avis), dommage !

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