Au coeur de l'horreur

The walking dead – Saison 4 (Note : 7/10)

Création : Frank Darabont, Robert Kirkman

Production : Robert Kirkman, Frank Darabont, David Alpert

Acteurs : Andrew Lincoln, Norman Reedus, Steven Yeun, Melissa McBride, Lauren Cohan, Danai Gurira…

Pays d’origine : États-Unis

Chaine : AMC

 

Critique :

Malgré un début prometteur, la saison 3 de The Walking Dead n’a pas comblé toutes les attentes, ni développé toutes ses potentialités, s’embourbant dans une trame narrative caricaturale, plombée par le personnage grossier et sans nuance du Gouverneur. Outre la structure scénaristique de la saison, la lassitude était également le fruit d’un changement de format, la saison passant de 13 à 16 épisodes. Un rallongement qui n’a fait qu’étendre et diluer l’intrigue dans la durée sans apporter de réelle valeur ajoutée. La fin de cette saison débouchait sur deux perspectives antagonistes : elle offrait un motif de réjouissance en mettant fin à l’histoire du Gouverneur, mais suscitait également une crainte légitime : le Gouverneur n’étant pas mort, on pouvait redouter sa réapparition au cours de la saison 4. La question était donc de savoir quelle place allait occuper ce boulet dans ce nouvel arc, en espérant bien sûr que son rôle soit le plus réduit possible (figurant ça serait bien).

Bonne nouvelle, la saison 4 démarre sur de nouvelles bases solides. Après l’attaque du camp de Woodburry, le groupe de Rick accueille les survivants (principalement des personnes âgées, des femmes et des enfants) et tente de bâtir une communauté autosuffisante (élevage de porcs, potager, cours d’éducation…). Une problématique jusqu’ici encore peu exploitée et qui n’est pas sans rappeler l’excellente série Battlestar Galactica (articulée autour de la problématique de la reconstruction de l’humanité).

L’intelligence de ce début de saison est d’avoir exploité le spectre de la menace intérieure : cette fois-ci, ce ne sont plus les attaques de zombies ou de bandes rivales qui menacent nos héros, mais une épidémie foudroyante qui décime les infectés en quelques heures (une maladie pulmonaire qui ressemble fortement à la grippe espagnole). Malgré quelques invraisemblances (la maladie qui tue en quelques heures…), cette première partie de saison tient en haleine et permet de se familiariser avec les derniers arrivants. On pourra cependant objecter que les scénaristes ont quand même user de facilité en faisant disparaître des personnages récents (sans profondeur et inutiles) dont la seule fonction semble être d’alourdir le bilan de l’épidémie (mon dieu, tant de morts…).

Pour schématiser, cette dernière saison est divisée en 3 grandes parties : la lutte contre l’épidémie, le retour du Gouverneur, et l’exil. Ces trois parties synthétisent à elles-seules les 3 saisons précédentes en mêlant les 3 grandes formes de menaces que l’on rencontre habituellement dans le genre : la menace extérieure zombie, la menace extérieure humaine et la menace intérieure. Ce mélange constitue à la fois la force et la faiblesse de cette saison. Il représente une force car il introduit un rythme ternaire efficace qui rompt avec la linéarité de l’arc précédent. Mais il est paradoxalement une faiblesse car il repose sur des ressorts déjà exploités (le Gouverneur…) et introduit une profonde rupture dans le rythme narratif. Ainsi, la dernière partie de la saison, l’exil, se concentre sur les relations entre les différents protagonistes. Les survivants étant séparés en petits groupe, l’action se fait plus rare et le ton plus intimiste. Dès lors, que penser de cette saison ?

La saison 4 de The Walking est d’une qualité supérieure à la précédente. Plus travaillée, moins grossière, plus rythmée et dynamique, elle n’atteint toutefois pas le niveau de la saison 2, qui, par une montée en tension progressive et l’éclatement des rivalités internes, offrait un équilibre simple et parfait entre deux types de menaces (Intérieure / Extérieure). Cette dernière saison est toutefois intéressante pour l’évolution que connaissent certains personnages. Si les velléités autoritaires de Rick semblent désormais révolues, d’autres personnages connaîtront une évolution inattendue (notamment Carol).

C’est surtout sur le plan de la réalisation que la série gagne ses viscères de noblesse. Chaque nouvelle saison marque en effet un saut qualitatif et gore. Ce nouvel arc ne déroge pas à la règle et offre plusieurs scènes d’anthologie comme la scène où les zombies tombent de la toiture délabrée d’un supermarché. Une vraie pluie de zombie !

En définitive, cette saison confirme le statut de The Walking Dead : une bonne série (l’épisode 14 est l’un des meilleurs de la série, toutes saisons confondues), divertissante et soignée, mais qui n’atteindra pas la créativité ni la subtilité de l’autre série phare de la chaîne, Breaking Bad (ok, les deux genres n’ont rien à voir…). Il manque peut-être à la série un peu d’audace, que ce soit dans sa structure narrative (en s’inspirant du modèle « brouillon » mais terriblement efficace d’American Horror Story ») ou le développement de certaines problématiques et enjeux (les questions existentielles et philosophiques de Battlestar Gallactica). Une bonne série en somme, mais un peu trop policée…

Tetsuo

Note : 7/10

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