Au coeur de l'horreur

Come Out and Play (Note: 5/10)

Réalisateur: Makinov

Scénario: Makinov

Acteurs: Ebon Moss-Bachrach, Vinessa Shaw, Daniel Giménez-Cacho

Genre: Horreur

Pays d’origine: Mexique

Durée: 1h35

 

Synopsis:
« Beth et Francis prennent quelques jours de congés avant la naissance de leur futur enfant. Malgré les réticences de Beth, Francis insiste pour s’arrêter sur une petite île respirant la tranquillité. Ils découvrent peu de temps après leur arrivée que les lieux semblent habités uniquement par des enfants. Beth et Francis réalisent rapidement que les raisons de ces disparitions d’adultes sont bien sinistres. Le couple va devoir affronter l’horreur pour quitter l’île sain et sauf. » (Synopsis filmdeculte.com)

 

Critique:

Bienvenu sur l’île aux enfants.

Pour son premier film, notre réalisateur Makinov s’attaque au remake du film culte de Narciso Ibáñez Serrador, « Les Révoltés de l’an 2000 »  (“¿Quién puede matar a un niño?”) de 1976. « Come out and Play » (dont le titre fait sûrement référence à la chanson de The Offspring sur la violence à l’école) reprend donc le sujet de l’enfance qui a été maintes fois exploité dans le cinéma de genre.

Il est toujours délicat de s’attaquer à des films cultes sans s’attirer les foudres des Fanboys. La principale faveur que l’on demande à un remake est de revisiter une oeuvre de manière personnelle, avec un regard nouveau. Ce n’est malheureusement pas le cas ici. Makinov s’évertue à rester le plus fidèle possible à l’œuvre originale en gardant les défauts de l’époque et en éclipsant le charme de celui-ci.

Et dans ce souci de fidélité, on se demande alors pourquoi notre réalisateur n’a pas gardé la séquence d’ouverture du film original. Une séquence qui nous présentait des images d’actualité sur la violence subit par les enfants face aux conflits des adultes. Malgré la violence parfois insoutenable de ces images d’archives, la séquence donnait un minimum de sens aux agissements des enfants que l’on pouvait interpréter comme une vengeance, tout en gardant l’aspect surnaturel de leur possession maléfique.  C’est d’ailleurs le principal défaut de « Come out and Play », le film est dénué de sens, de messages, de toute explication, et ne présente ainsi que très peu d’intérêt.

Le film est intemporel. Impossible de savoir à quelle époque se déroule l’action. Nos personnages semblent modernes mais l’image du film nous renvoie à une ambiance des années 70. Notre couple, dont la femme est enceinte, manque de profondeur et de naturel. Les réactions de nos personnages ont parfois de quoi nous surprendre. Disons-le, ils sont stupides. Ils débarquent sur une île touristique où, à part quelques enfants à l’entrée de l’île, il n’y a strictement personnes, complètement désert. Les restaurants, les magasins, les hôtels sont vides. Le temps passe et l’inquiétude de nos personnages ne se fait pas ressentir. Le mari a même une explication : tout le monde doit dormir à cause du récent carnaval. Quelle brillante déduction !

À la moindre occasion, le mari se sépare de sa femme. Un procédé grossier dont le seul intérêt est de créer artificiellement une situation de danger en laissant seule une femme enceinte et donc vulnérable.
Un montage parallèle lassant sur toute la première partie du film, porté par des fondus enchainés de mauvais goûts.

A la différence du film original, Makinov a souhaité intégrer des images de meurtres plus choquantes. Cependant, la mise en scène peine à retranscrire les aspects horrifiques du film et les rend presque anodins. « Les Révoltés de l’an 2000 » pouvait paraître plus soft, mais les images parvenaient à nous choquer au point de subir les foudres de la censure.  

Soyons juste, il n’y a pas que des choses à jeter dans ce film. Les enfants représentent une réelle menace et l’effet de groupe a de quoi nous impressionner (en plus ils parlent espagnol et ça c’est flippant !). Et même s’il ne s’agit que d’enfants, les valeurs morales font partie du dilemme. Le titre du film original est d’ailleurs assez explicite : “¿Quién puede matar a un niño?” (Qui peut tuer un enfant ?).

La fin du film est assez surprenante. Elle est pleine de rebondissements, immorale de toute part, et laisse supposer (Attention spoil subliminal) que notre personnage prône la bonne fessée sur nos enfants mal élevés (scène culte déjà développée dans le film original).

Sans lui jeter la pierre, « Come Out On Play » nous donne surtout envie de redécouvrir le chef d’œuvrer de Narciso Ibáñez Serrador.

Krueger

Note : 5/10

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