Au coeur de l'horreur

Hannibal (note: 8/10)

 

Créée par: Bryan Fuller

Acteurs: Hugh Dancy, Mads Mikkelsen, Caroline Dhavernas, Laurence Fishburne…

Nationalité: Américaine

Genre: Thriller

Format: 42 minutes

Date de sortie: 24 Septembre sur canal + série

Synopsis:

« Le célèbre psychiatre Hannibal Lecter développe une relation particulière avec l’un de ses patients, jeune profiler du FBI, Will Graham. Ce dernier, très instable, est troublé par une fascination dévorante pour les tueurs en série, pour qui il éprouve une trop grande empathie, ce qui est à la fois un atout dans son métier et un mal terrible pour sa santé mentale. Lecter cache lui aussi bien des secrets. »

 

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Entrée : tartare de novice aux petits oignons

Il faut bien l’avouer, si j’ai souvent entendu parler d’Hannibal comme ce personnage fou aux goûts prononcés pour la chair tendre, incroyablement interprété par Anthony Hopkins, je n’avais jamais pris la peine de lire une seule ligne du roman  ni de regarder une seule image des films.

L’entrée en la matière m’indiffère et c’est avec un certain sens du « Verra bien ce qu’on verra » que je m’apprête à déboucher ce cru inattendu. Là où un fanatique absolu y verra les détails qui titillent et angoissent son appétit du genre, tous ceux qui n’y connaissent rien peuvent alors plonger les pieds dans le plat sans avoir une poussée de fièvre à la moindre interprétation qui diffère de l’original !

Donc oui,  soyons honnêtes, il s’agit d’une série basée sur le blabla… Beaucoup de dialogues parfois difficiles à suivre les soirs somnolents, des histoires de psychiatres au langage soutenu et aux sujets compliqués. Aïe mon cerveau travaille !

Pourtant au fur et à mesure des épisodes, je commence à y prendre goût. On s’éduque le palais quoi !

L’aspect psychologique est donc mis en avant, et pour cause, il s’agit de la préquelle du Hannibal déjà connu et reconnu. L’intrigue ne porte pas sur le devenir des personnages puisqu’on le connaît déjà. C’est donc un Hannibal plus jeune, de très bonne condition sociale, bien inséré, réfléchi et qui plus est reconnu pour son professorat de psychologie, qui nous est présenté. On est loin du vieux papy à la camisole qui trottait dans ma tête (j’entends déjà les cris des fans qui me sifflent aux oreilles prêt à me déchiqueter le bout des doigts en guise d’apéritif !)

 

Plat : Hannibal cannibale braisé aux aromates à la Will Graham. Le tout accompagné de son chutney Bryan Fuller sur son lit de suprême esthétique.

 

Hugh Dancy, Caroline Dhavernas, Laurence Fishburne, Aaron Abrams, Lara Jean Chorostecki, Hettienne Park, Scott Thompson, Mads Mikkelsen

Grande surprise! Alors que je m’attendais à suivre Mads Mikkelsen dans le rôle du Docteur Lecter, que fait ce petit minet aux boucles brunes collé à mon écran TV !

WILL GRAHAM, un profiler au don particulier qui a la possibilité de se mettre dans la peau du sérial killer par le biais d’un « balayage visuel » (procédé utilisé à l’image pour faire comprendre au spectateur que le personnage se projette dans la peau du tueur).

Un don qui commence à nous agacer tant par le côté mystique un peu kitch que par le renforcement du caractère un peu chien battu au génie incompris.

Toutefois, je l’avoue, je m’attache au personnage, si humain que l’on finit par s’identifier à travers ses doutes, ses peurs et ses émotions.

Plus les épisodes avancent et plus le profiler s’efface pour laisser place à son partenaire cannibale dont le débordement de manipulation nous coupe le souffle. Will Graham est poussé petit à petit dans ses derniers retranchements, torturé par le dépassement des pulsions criminelles, tandis que le docteur Hannibal Lecter se dévoile par petites miettes et ceux au point de faire bouillir la marmite.

Toute l’excitation réside dans le jeu du chat et de la souris entre ces deux hommes. Et cela est bien souligné au moment où l’on aperçoit le Docteur Lecter surprendre le professeur Will Graham en train de faire un cours sur le tueur en série qu’Hannibal incarne. Le sourire esquissé sur le visage de Mads Mikkelsen prouve son talent d’acteur tout en partageant chez le spectateur une petite excitation froide qui caractérise si bien le personnage.

Hannibal s’amuse et se délecte en cuisinant des repas cannibales à ses futurs rivaux sans qu’ils ne s’en aperçoivent (HéHéHé) ou devrais-je dire ses futurs produits frais ! Un vrai marché VIP ! Ainsi Hannibal pourrait défier les plus grands chefs étoilés ! Son personnage est si bien travaillé qu’il possède même sa propre signature culinaire.

Le malsain apparaît par assaisonnement ! Et le personnage va dévoiler son goût prononcé pour la manipulation et la curiosité à repousser son entourage au plus proche des pulsions meurtrières.

D’un point de vue image, l’esthétique est au service d’une atmosphère froide et méticuleuse. Bryan Fuller nous avait déjà pondu de beaux petits poussins avec « pushing daysies », « Dead Like Me », « Heroes » (la première saison, avant que tout ne se casse la gueule ! il n’a fait que 2 épisodes et en a fait aussi pour les saisons 2 et 3). Ici tout est beau, même les meurtres, qui instaurent une ambiance glauque et fascinante. On est subjugué par ces scènes de crimes toutes plus belles les unes que les autres. Alors que je m’attendais à me lasser, voilà que le dégueulasse prend place quand le Docteur Lecter se met à jouer avec ses partenaires. Et le malsain s’installe. HéHéHé ! J’accorde un trois étoiles aux scénaristes dans le petit guide Michelin !

 

Dessert : crème fouettée aux fruits rouges montée sur une attente lassante.

 

Mads Mikkelsen nous hypnotise avec sa froideur naturelle et sa gueule cassée au charme mystique, tout comme Laurence Fishburne et son imposant charisme dans le Rôle du Dr Jack Crawford. Mais la journaliste acidulée aux allures de midinette cruche me reste en travers de la gorge. Un peu comme sous l’effet d’une pastille Drill, je m’attache à son caractère qui nous ramène toujours des points de vue divers et raisonnés sur les évènements et puis en même temps elle n’est présente qu’à petites doses !

Si ce jeu intellectuel entre la psychologie et le culinaire nous séduit, il peut aussi nous donner vite la nausée… Il sera cependant détrôné par la montée en tension qui domine les six derniers épisodes.

L’esthétique des scènes de crimes est bluffante et laissera place au fur et à mesure à des crimes qui provoqueront sursauts et chair de poule.

Tout cela se digère plutôt bien même si la deuxième saison a failli ne jamais voir le jour. On peut d’ores et déjà noter que David Bowie s’est vu recevoir une proposition pour le rôle de l’oncle d’Hannibal Lecter dans la saison 2.

Les Fins gourmets d’Hannibal seront peut-être déçus par le personnage et la série de manière générale. Mais tous les spectateurs qui comme moi ne s’attendaient à rien, seront ravis de déguster une nouvelle interprétation qui nous redonne de la fraîcheur à l’univers d’Hannibal Lecter.

 

En tout cas, place au digestif !

 

Sadako

 

8/10

 

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1 commentaire

Cypress Green 15 janvier 2014 at 16 h 14 min

Il m’a fallu 4 épisodes pour accrocher à cette série, j’ai eu du mal avec le style clinique de l’image mais lorsque Hannibal cuisine ou bien les mises en scènes des victimes (« magnifique » celle des anges ou celui « avec son instrument » pour obtenir un son spécial) alors la j’ai dit OUI ! Pas un petit bijou mais une bonne surprise, en attendant la saison 2.

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