Au coeur de l'horreur

Patrick (Note : 3/10)

Réalisateur : Mark Hartley

Acteurs : Charles Dance, Rachel Griffiths, Sharni Vinson…

Genre : horreur

Pays d’origine : Australie

 

Synopsis :

« Quelques années après avoir assassiné sa mère et son amant, Patrick végète dans un état comateux permanent. Hospitalisé dans la chambre 15 d’une clinique psychiatrique isolée au milieu de nulle part, il sert de cobaye à l’étrange docteur Roget, pour ses expériences tout aussi étranges sur la vie et la mort. Lorsque Kathy, l’infirmière engagée par la clinique pour s’occuper de Patrick, réalise que le meurtrier dans le coma peut néanmoins communiquer, elle découvre qu’il peut lui parler en transférant ses pensées sur un ordinateur… » (Synopsis Allocine)

 

Critique :

Le film Patrick est réalisé en 1978 par Richard Franklin et donne à son auteur une petite renommée, pas vraiment méritée. Malgré certains aspects du film vraiment positifs, l’ensemble est assez fade. Richard Franklin est connu entre autre pour avoir réalisé Psychose II (1983) ou plus récemment Visitors (son dernier film en 2003), c’est dire à quel point ce dernier n’a pas vraiment marqué le paysage du cinéma horrifique. Pourtant, Patrick est considéré comme un film culte. Très bien accueilli par le public, il a remporté le Grand Prix du Festival d’Avoriaz en 1979 et celui du Festival de Sitges un an plus tôt.

Comme la plupart des films cultes du genre, le film se voit aujourd’hui revisiter par un remake du même nom. Il est d’ailleurs étonnant de voir à quel point celui-ci passe inaperçu par rapport aux remakes du genre et vu le résultat, ce n’est peut-être pas plus mal. Ce nouveau film est réalisé par Mark Hartley, auteur d’Hollywood se déchaine à Manille et  Not Quite Hollywood (il doit aimer Hollywood…). Une filmographie qui déjà, ne présageait rien de bon.

La temporalité du film est troublante. Le réalisateur a décidé de situer l’histoire à notre époque, les acteurs utilisent des IPhones et surfent sur les réseaux sociaux. Il faut dire que c’est carrément plus cool d’être le Patrick d’aujourd’hui que celui de 1978. Bien que soi-disant dans le coma, celui-ci a le pouvoir de déplacer les choses par la pensée. Il peut ainsi surfer sur le web et se rincer l’œil sur l’ actrice principale via les réseaux sociaux (il faut que tu essais Youporn Patrick !). Vous conviendrez que c’est quand même plus cool que de taper sur une vieille machine à écrire.
Cependant, comme on a déjà pu le voir dans la série Bates Motel, les décors et costumes du film restent d’ époque. Un parti pris qui me laisse perplexe, qui créé une distance face aux images, et nuit fortement à la crédibilité du film ou à l’identification que l’on souhaiterait avoir avec les personnages.

D’un point de vue de la narration, le début du film est intelligemment détourné par rapport à l’original. Le réalisateur fait le choix de ne pas nous présenter Patrick tout de suite (contrairement à son aîné), et laisse ainsi planer le mystère quant à l’origine du danger. Malheureusement, on a le droit, à la fin du film, à des flashbacks interminables qui exposent le passé difficile de Patrick. Un défaut récurrent dans les films d’horreur d’aujourd’hui, qui se sentent obligé de tout rendre trop explicite. Mais le plus agaçant, voir même totalement rebutant, c’est que ce film est une succession de scènes très courtes, surdosées de jumps scares inutiles et inefficaces. Ça n’arrête jamais, le film ne prend le temps d’exposer aucune situation et ne cherche qu’à être tape à l’œil dans ses effets horrifiques. Et à vouloir être tape à l’œil, vous allez avoir réellement mal aux yeux avec des effets CGI ultra kitchs (exemple de la scène de sexe où le corps s’assèche…).

Les pouvoirs de télékinésie de Patrick prennent une dimension grotesque dans ce remake. Non content de déplacer les objets, il a désormais le pouvoir de prendre possession des gens. Un petit plus scénaristique qui permet au réalisateur de se lâcher encore plus dans les scènes catastrophes.

Le film original dénonçait l’acharnement thérapeutique et donnait à réfléchir sur l’éthique médicale. Les personnages doutaient de l’utilité de mettre à disposition un matériel couteux pour maintenir en vie un homme dont la situation est proche de la mort, et régulièrement comparé à un « monstre ». Les infirmières donnaient l’impression de s’occuper d’un objet, plutôt que d’un homme. Cet aspect est totalement inexistant dans le remake, qui se contente de montrer l’ambition personnelle du médecin en chef, prêt à tout pour comprendre le lien entre la vie et la mort.

On a également beaucoup de mal à comprendre les raisons des agissements du personnage. Patrick veut-il se venger de son passé ? Agit-il par amour ? Est-il simplement un psychopathe ? Toutes ces pistes sont explorées en surface mais rien ne vient nous éclairer sur le sujet (ce qui était également le cas dans l’original). Ce que l’on sait de source sure, c’est qu’après s’être fait tripoté la nouille par notre infirmière pour savoir s’il ressent le contact, Patrick à bien envie d’une petite branlette ! (Une envie exprimée par Patrick lui-même).

Restons sur cette petite touche de poésie pour clore cette critique qui est déjà bien trop longue. La conclusion est évidente : une mauvaise note !

Krueger

Note : 3/10

Patrick-2013-TeaserPoster

3 commentaires

sadako 31 mai 2014 at 11 h 44 min

L’affiche est dingue ! Dommage que les films ne suivent, l’idée est pourtant très intéressante. Dans une société comme la nôtre, cela aurait pu donner lieu à un film très réfléchi et approfondi !

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Marie-Pierre Doyon 21 juillet 2014 at 5 h 09 min

Bonjour je donne au film une note de 10/10 , mais cependant, j’aimerais savoir le nom de l’acteur qui joue le rôle de Patrick car dans le générique il n’est pas marqué son nom merci 🙂

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Krueger 21 juillet 2014 at 15 h 15 min

Salut Marie-Pierre Doyon, le bogoss qui joue Patrick s’appelle Jackson Gallagher 😉

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