Au coeur de l'horreur

Let Us Prey

 

Let Us Prey critique :

Le voilà enfin en ma possession ! Ce film qui a parcouru les festivals de genre en gagnant  au fur et à mesure une réputation des plus avantageuses. Je me rappelle de la joie que j’ai éprouvée en apprenant que le film devait ouvrir la dernière session de l’Etrange Festival. Quel ne fut pas mon désarroi lorsque que celui-ci fut annulé pour je ne sais quelle raison. Il fallait donc prendre mon mal en patience. Rares sont les films qui attirent autant ma curiosité et qui me font ainsi languir. J’étais sûrement absorbé par mon appétit macabre, captivé par cette affiche représentant cet homme ensanglanté.
J’ai enfin pu mettre la main sur ce film irlandais, intitulé Let Us Prey, premier long métrage du réalisateur Brian O’Malley. Produit par des habitués du genre, Brendan McCarthy et John McDonnell (Stitches, Outcast, Wake Wood), Let Us Prey est considéré comme leur plus belle réussite.

Rachel Heggie vient tout juste d’arriver dans une ville paumée et s’apprête à vivre sa première nuit en tant que policier. Sur le chemin du commissariat, elle assiste à un délit : un jeune homme roule à vive allure et renverse un homme. Alors qu’elle interpelle le conducteur, elle s’aperçoit que la victime a disparu, laissant une trace de sang sur le phare avant de la voiture. Une fois au commissariat, le professionnalisme de Rachel n’est pas vu d’un très bon œil. Son chef lui réserve un accueil plutôt glacial et ses nouveaux collègues, avec qui elle communique dans un premier temps par radio, n’ont pas l’air d’être beaucoup plus sympathiques. Notre conducteur a donc le droit de passer sa nuit en prison, accompagné d’un professeur accusé de violence conjugale. Mais les cellules vont continuer à se remplir tout le long de la soirée en accueillant un docteur animé par des pulsions meurtrières et le fameux homme renversé, retrouvé par les collègues de Rachel. L’homme est mystérieux et semble doté d’un pouvoir : celui de connaître et de faire ressurgir les péchés des gens. Des souvenirs douloureux qui refont surface et qui entraînent nos personnages dans un véritable bain de sang !

Let Us Prey critique

Après cette courte introduction, on me reprochera sûrement d’avoir surestimé le film bien avant de l’avoir vu. Mais force est de reconnaître que Let Us Prey est une amère déception. Du premier coup d’œil, ce qui a priori pourrait être perçu comme une des qualités du film, le soin apporté à la mise en scène, relève du mauvais goût. L’idée n’est pas de remettre en question les talents d’un réalisateur, qui incontestablement, fait preuve d’une maîtrise remarquable pour un premier film. Seulement, l’ambiance générale est surfaite (le générique de début nous fait penser à celui de la série Viking en beaucoup plus cheap) et les choix de réalisation sont trop identifiables pour être appréciés à leur juste valeur. À vouloir étirer le temps pour marquer l’ambiance pesante lors de l’exposition, Brian O’Malley use de travelings et de panoramiques redondants. De même pour les effets d’accélération, cherchant à appuyer les éléments importants du scénario (telle que l’apparition de notre personnage mystérieux), qui semblent excessifs et inutiles. On remarquera d’ailleurs que le réalisateur semble beaucoup plus à l’aise lors des scènes d’action et de meurtres, allant directement à l’essentiel. Mais il ne s’agit là que d’un avis subjectif sur des choix de mise en scène et d’un détail en ce qui concerne la qualité du film. Il est, dans l’ensemble, extrêmement soigné, en particulier le travail sur la lumière. Nul doute que Let Us Prey ouvrira des portes à Brian O’Malley.

Non, le principal défaut de Let Us Prey réside dans le scénario et son développement. Premièrement, les personnages sont des plus insipides. Même si l’on se doute que le réalisateur souhaite souligner la pesante atmosphère de la petite bourgade avec son lot de personnages clichés, ceux-ci ne nous intéressent aucunement. Faut dire qu’ils ne sont pas aidés par des dialogues mal écrits, souvent graveleux ou pseudo-philosophiques, qui renforcent les stéréotypes. On comprend dès lors toute l’importance de la mise en scène qui s’efforce tant bien que mal de secourir une intrigue monotone et mal interprétée. Car oui, le pitch de Let Us Prey n’est pas des plus palpitant. Il ressemble d’ailleurs comme deux gouttes d’eau à celui de The Traveler avec Val Kilmer. Et oui, je vais devoir assumer cette référence cinématographique de merde. Mais celle-ci me fait d’autant plus de peine lorsque je m’efforce de reconnaître que The Traveler avait peut-être plus de charme (je sens déjà les impacts de tomates jetées à mon visage, dont le jus sécherait dans ma barbe déjà bien assez sale).
Tout l’enjeu du film réside dans la découverte de Six, ce personnage mystérieux, interprété par Liam Cunningham, connu dernièrement pour son personnage de Davos Seaworth dans Game of Thrones. J’insiste sur le mot “mystérieux”, car celui-ci l’est à un point tel qu’il en vient à nous blaser. Les situations macabres s’enchaînent et Six reste dans sa cellule, tel un vieux sage inébranlable, contemplant avec ironie le sort funeste réservé aux différents protagonistes. Une attitude sans cesse accompagnée d’une petite phrase bien placée et toujours moralisatrice. Car Six sait tout alors il faut l’écouter bordel ! Ok Six, on a compris que tu n’es pas un type comme les autres, arrête de te la péter ! Mais qui est donc ce personnage qui semble imposer son propre sens de la justice ? Au final, il devient tellement caricatural qu’il perd de son intérêt au fur et à mesure !

Let Us Prey critique

Il faut reconnaître une chose à Let Us Prey, c’est que le film est extrêmement généreux et totalement décomplexé ! La preuve en est dans la dernière partie qui se transforme en véritable boucherie. Moi qui suis assoiffé d’effets gores, je vais me régaler. Et pourtant… La situation et l’évolution des personnages sont tellement absurdes que je n’y prends aucun plaisir. On comprend maintenant que le but du film est de nous abonder d’effets sanguinolents sans queue ni tête. Une surenchère de violence non justifiée, si ce n’est par les pouvoirs de Six, un prétexte bien faible. Certes, le but n’est pas de donner un sens à cette violence, la situation dégénère de manière volontairement exagérée (d’autant plus avec le look final du chef de la police). Seulement, cet aspect second degré ne fonctionne pas et Brian O’Malley à dû mal à nous faire avaler la pilule. L’évolution du film devient de plus en plus douteuse et atteint son paroxysme avec une dernière scène d’explication bien médiocre et surtout un dernier plan qu’on préférerait oublier !

Les fans de genre ont tellement l’habitude de se coltiner des mauvais films d’horreur que les productions à peu près soignées comme Let Us Prey sont considérées comme des petites pépites du genre. Pour le coup, on ne prendra pas part à l’engouement qui entoure le film.
On reconnaîtra tout de même une belle maîtrise technique de la part du réalisateur et on attendra ses prochains films avec curiosité !

  Let Us Prey critique : Le voilà enfin en ma possession ! Ce film qui a parcouru les festivals de genre en gagnant  au fur et à mesure une réputation des plus avantageuses. Je me rappelle de la joie que j’ai éprouvée en apprenant que le film devait ouvrir la dernière session de l’Etrange Festival. Quel ne fut pas mon désarroi lorsque que celui-ci fut annulé pour je ne sais quelle raison. Il fallait donc prendre mon mal en patience. Rares sont les films qui attirent autant ma curiosité et qui me font ainsi languir. J’étais sûrement absorbé par mon appétit macabre, captivé par cette affiche représentant cet homme ensanglanté. J’ai enfin pu mettre la main sur ce film irlandais, intitulé Let Us Prey, premier long métrage du réalisateur Brian O'Malley. Produit par des habitués du genre, Brendan McCarthy et John McDonnell (Stitches, Outcast, Wake Wood), Let Us Prey est considéré comme leur plus belle réussite. Rachel Heggie vient tout juste d’arriver dans une ville paumée et s’apprête à vivre sa première nuit en tant que policier. Sur le chemin du commissariat, elle assiste à un délit : un jeune homme roule à vive allure et renverse un homme. Alors qu’elle interpelle le conducteur, elle s’aperçoit que la victime a disparu, laissant une trace de sang sur le phare avant de la voiture. Une fois au commissariat, le professionnalisme de Rachel n’est pas vu d’un très bon œil. Son chef lui réserve un accueil plutôt glacial et ses nouveaux collègues, avec qui elle communique dans un premier temps par radio, n’ont pas l’air d’être beaucoup plus sympathiques. Notre conducteur a donc le droit de passer sa nuit en prison, accompagné d’un professeur accusé de violence conjugale. Mais les cellules vont continuer à se remplir tout le long de la soirée en accueillant un docteur animé par des pulsions meurtrières et le fameux homme renversé, retrouvé par les collègues de Rachel. L’homme est mystérieux et semble doté d’un pouvoir : celui de connaître et de faire ressurgir les péchés des gens. Des souvenirs douloureux qui refont surface et qui entraînent nos personnages dans un véritable bain de sang ! Après cette courte introduction, on me reprochera sûrement d’avoir surestimé le film bien avant de l’avoir vu. Mais force est de reconnaître que Let Us Prey est une amère déception. Du premier coup d’œil, ce qui a priori pourrait être perçu comme une des qualités du film, le soin apporté à la mise en scène, relève du mauvais goût. L’idée n’est pas de remettre en question les talents d’un réalisateur, qui incontestablement, fait preuve d’une maîtrise remarquable pour un premier film. Seulement, l’ambiance générale est surfaite (le générique de début nous fait penser à celui de la série Viking en beaucoup plus cheap) et les choix de réalisation sont trop identifiables pour être appréciés à leur juste valeur. À vouloir étirer le temps pour marquer l’ambiance pesante lors de l’exposition, Brian O'Malley use de travelings et de panoramiques redondants. De même…

5

10

NOTE

5

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5


 

Réalisateur : Brian O’Malley

Acteurs : Liam Cunningham, Pollyanna McIntosh, Bryan Larkin, Hanna Stanbridge…

Genre : Horreur

Pays d’origine : Irlande

Let Us Prey critique

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3 commentaires

thierry 16 août 2015 at 11 h 36 min

je viens de le visionner hier soir, j’ai trouvé de grande qualité a ce petit film, il y a du JOHN CARPENTER en BRIAN O’MALEY surtout avec la musique qui est importante dans ce film, un huis clot etouffant et malsain et de bon acteur …….en fait je pense le contraire de ta critique , au plaisir de te lire

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Pascal MASSIF 23 août 2015 at 4 h 52 min

Incroyable, votre suffisance à vous autres critiques de cinéma amateurs ou professionnels. Lorsqu’un film ne vous satisfait pas, comme ici « Let us Prey », vous y allez entre le mépris et la condescendance. Et si un film recueille votre enthousiasme, il y a toujours un « oui mais » pour brider cet enthousiasme ou celui des spectateurs. Au final, vous êtes de petits personnages qui cherchent à se donner une importance en assénant – de façon dogmatique et c’est bien là le souci – leur opinion subjective. Jugnot avait raison : un critique c’est comme un eunuque, ça sait comment il faut faire, mais ça ne peut pas faire. Je ne vaux pas mieux, sans doute, mais je ne fais pas celui qui sait mieux que les autres. Let us prey et The Traveler sont de bons films. Salutations.

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Thomas 23 août 2015 at 21 h 46 min

Pascal MASSIF, étant critique je me permets de répondre de la manière suivante quand à vos invectives ô combien agaçantes, puisque basées sur quelque chose que vous n’avez pas l’air de comprendre. Une critique reflète un point de vue SUBJECTIF, c’est la base de la critique ! Si vous ne voulez pas voir de critique pourquoi diable venez vous sur un site… de critiques ? De plus si vous voulez des critiques bien belles et bien aguicheuses sur les films que vous adorez, je vois renvoie sur des sites bien complaisant comme Allociné ou Première, où vous ne risquez pas d’être heurté par avis divergeant du vôtre puisque sur ce type de site 99,9% des films y sont chouchouté. De plus avant de monter sur vos grands chevaux avec des balivernes comme : « ceux qui critiques ne savent pas faire ! » je vous renvoie bien gentiment vers les administrateurs d’Au Coeur de l’Horreur, qui en plus de fournir du contenu sur ce site, travaille à côté, et en plus tourne des films également. Chose que vous auriez su si vous passiez votre temps à vous intéresser à vos interlocuteurs avant de vous munir de cette condescendance suffisante et puante de mépris. Vous n’avez aucun respect pour les gens de ce site qui vive leur passion au travers du travail long et parfois fastidieux que nécessite la mise à jour d’un site Internet. Sur ce bonne continuation quand même, et l’eunuque vous dit merde !

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