Petite balade en forêt
Date de sortie: 15 mai 2013
Réalisateur: Joko Anwar
Autres films du réalisateur: Janji Joni (2005), The Forbidden Door (2009)
Acteurs: Rio Dewanto, Hannah Al Rashid, Aridh Tritama…
Genre: Horreur
Nationalité: Indonésie
Synopsis :
Un homme se réveille dans les bois totalement perdu et amnésique. Il entre dans une cabane et découvre une caméra sur laquelle est déposé un petit mot : « Press Play ». Il va ainsi assister à la projection d’un meurtre, celui d’une femme poignardée dont le corps gît à ses côtés. Totalement paniqué, notre personnage va vite découvrir que la femme en question était son épouse et que ses enfants sont encore vivants et perdus dans la forêt. Mais il est sans cesse poursuivi par un homme mystérieux prêt à tout pour le tuer…
Joko Anwar est considéré comme l’un des plus grands cinéastes fantastiques indonésiens. Il signe ici son troisième essai du genre après Janji Joni (2005) et The Forbidden Door (2009).
Le film a été tourné en huit jours et le résultat, d’un point de vue image, est assez convaincant et ne pâtit pas de son budget.
Film découvert au PIFFF (Paris International Fantastic Film Festival)
On comprend très vite que le film ne sera pas un simple slasher en forêt et qu’il repose sur un twist des plus médiocres que l’on anticipe assez vite (outres quelques détails).
Dès le début du film, le personnage suit des indices qui lui sont destinés, déposés un peu partout, qu’il repère à l’aide de sonneries de réveils. Le genre de situation assez classique qui dégage cette odeur désagréable et bien connue, celle du « Twist » à venir. Un retournement regrettable car la première partie du film est tout de même réussie : une chasse à l’homme angoissante qui n’est pas sans rappeler La Chasse du comte Zaroff, des moments de claustrophobie dans la cabane (référence évidente à Evil dead) ou encore dans un coffre qui nous renvoie à Buried.
Cette première partie est efficace mais pas non plus renversante. On a la sensation de vu et revu, un manque d’originalité et on attend ce fameux Twist que l’on sait déjà décevant. On se lasse et on souhaite que le film se termine au plus vite.
La mise en scène de Joko Anwar est assez agréable, rien à dire de ce point vue. Le monsieur sait se servir d’une caméra et nous le prouve dès les premières images de la forêt, jouant avec les différentes focales et les changements de mise au point. Il parvient même à transformer son faible budget en atout et nous présente des images de nuit assez sombres, très peu éclairées, mais qui confèrent du réalisme et suscitent une inquiétude omniprésente. Le montage du film joue sur l’étalement de la durée et renforce l’attente et la souffrance du personnage (dont un cut en plein cri de douleur du personnage. On sent que le calvaire ne fait que commencer).
L’un des plus gros défauts de Modus Anomali est d’avoir voulu tourner le film en anglais, langue que malheureusement les acteurs ne maîtrisent pas avec brio et qui donne un aspect assez ridicule à chaque dialogue. On suppose évidemment qu’il s’agit d’une facilité pour exporter le film à l’étranger.
Un choix d’autant plus dommageable que notre acteur est assez crédible dans son rôle de survivant et nous fait ressentir la douleur à chaque blessure.
Modus Anomali est un challenge réussi pour ce qui est de tourner un film en huit jours avec un faible budget mais il ne parvient pas à capter l’attention.
Krueger
Note: 4/10
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