Au coeur de l'horreur

JeruZalem

Synopsis

Deux jeunes Américaines décident de partir en vacances à Jérusalem pendant les cérémonies du Yom Kippour. Un voyage qui va se transformer en véritable cauchemar lorsque l’une des portes de l’enfer va s’ouvrir. L’heure du jugement dernier a sonné !

Critique

Il y a trois portes de l’enfer. Une dans le désert. Une dans la mer. Et une à Jérusalem. Voilà le point de départ de ce film d’horreur réalisé par Doron et Yoav Paz. Les deux frères ont auparavant réalisé un premier film intitulé Phobidilia et qui est passé totalement inaperçu. Avec JeruZalem, les deux réalisateurs prennent de l’envergure et s’offrent même le Prix spécial du jury au dernier Festival de Gérardmer, à ex aequo avec le film Évolution de Lucile Hadzihalilovic. Le fait que JeruZalem remporte ce Prix interroge sur la qualité du jury de cette année. Surtout face aux autres films présents tels que Southbound (film à sketchs excellent) ou encore le très attendu The Witch (qui s’annonce comme l’un des meilleurs films de genre de l’année). Il suffira de reprendre une interview de Mathilde Seigner, membre du jury cette année, pour comprendre le manque d’intérêt qu’elle porte au cinéma d’horreur : « Après, le genre fantastique, je ne vais pas le voir au cinéma. Mais je trouve justement intéressant de passer quatre jours à, entre guillemets, « se forcer » à voir des films très éloignés de votre univers. (…) Après, quand c’est très gore, je ne peux absolument pas regarder. (…) les cervelles, les boyaux, j’ai du mal !». Mais qu’est-ce que tu fous là Mathilde ? Dans le genre du found footage, JéruZalem n’apporte rien de nouveau et se contente de réutiliser toutes les recettes éculées.

Toutes les évolutions technologiques de prise de vue sont bonnes à être exploitées pour le genre du found footage. Après les smartphones, les gopros, les caméras de surveillances, etc, c’est au tour des Google glass d’être exploitées dans le genre. Ce nouveau support apporte-t-il une réelle plu value au film ? Très peu. Celles-ci permettent effectivement de créer une véritable interaction entre le personnage principal et le spectateur. Le personnage a la possibilité d’afficher les profils des réseaux sociaux des personnes qu’il rencontre grâce à la reconnaissance faciale. Où encore d’afficher les plans de la ville. Des possibilités qui auraient pu s’avérer intéressantes si tant est qu’elles aient un impact sur le déroulement de l’histoire. C’est n’est malheureusement pas le cas et ces nombreuses options technologiques ne viennent au final que parasiter l’image. L’avantage de cette vision via les Google glass est qu’elle efface tous problèmes de crédibilité. On ne se pose plus la question de savoir pourquoi le personnage s’obstine à continuer de filmer, parfois dans des situations improbables (le principal défaut de la plupart des films en found footage).

JeruZalem souffre d’une exposition bien trop longue. Il faudra attendre presque 45 minutes avant que le film ne démarre vraiment et plonge le spectateur dans l’horreur. Il s’agit d’une erreur récurrente dans les films en found footage. Ils s’évertuent à nous présenter longuement des personnages souvent inintéressants. JeruZalem n’y échappe pas et les personnages sont presque énervants, portés par des comédiens tout simplement insupportables. Et pourtant, lorsque l’on se remémore les meilleurs films du genre tel que Cloverfield ou encore Rec, ceux-ci nous plongent directement ou très rapidement dans le vif de l’action. Et, au final, n’est-ce pas là la meilleure façon d’exploiter le style du found footage ? Immerger immédiatement le spectateur de manière brutale dans l’histoire, aussi bien par la mise en scène que par la situation proposée. Un procédé qui pourrait se permettre ainsi de se défaire de tous les codes classiques de la narration, en assumant un aspect purement sensationnaliste, sans négliger pour autant le développement de ses personnages.

Car lorsque le film dévoile son aspect horrifique avec l’apparition de ses nombreux monstres, celui-ci devient tout de suite beaucoup plus intéressant. Même d’un point de vue mise en scène, cette deuxième partie semble plus inspirée. Seulement, le film manque cruellement d’originalité et se contente de puiser nombres de séquences à d’autres productions du genre. On pense forcement à Cloverfield lorsqu’un monstre immense apparaît et saccage la ville. Ou encore à Rec lors de la visite de notre personnage dans un hôpital psychiatrique. On est dans du pur plagiat en moins bien réalisé et on en garde un gros sentiment de frustration.

Apprécié ou non, le film JeruZalem a le mérite d’exister. D’autant plus que le tournage n’a pas été une partie de plaisir. Réunir le budget nécessaire pour un genre souvent décrié dans leur pays n’a pas été une mince affaire pour les réalisateurs. De plus, en raison de conflits politiques concernant les lieux de tournage, l’équipe a parfois dû tourner de façon illicite, à l’arrache, caméra au point. Une situation qui se prête parfaitement au style du found footage.

Doron et Yoav Paz sont de véritables passionnés du genre. D’ailleurs, le “Z” du titre ferait référence aux zombies de Romero, même s’il s’agit en réalité des anges noirs de la Bible. Pour leur prochain film, on espère que les deux réalisateurs parviendront à se détacher de leurs références afin de nous proposer une œuvre plus personnelle et aboutie.

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NOTE

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Informations

Affiche de JeruZalem

Titre original : JeruZalem

Réalisation : Yoav Paz, Doron Paz

Scénario : Yoav Paz, Doron Paz

Casting : Tom Graziani, Yael Grobglas, Danielle Jadelyn…

Pays d’origine : Israël

Genre : Found footage

Durée : 94 minutes

Date de sortie : 4 janvier 2016 (VOD)

Lien IMDB

Lien Allocine

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