Au coeur de l'horreur

(PIFFF) wolf creek 2 (Note : 8/10)

Synopsis : « Deux routards décident de partir dans l’outback australien et tombent sur le plus dangereux prédateur du coin: le psychopathe Mick Taylor. » (Synopsis PIFFF)

Critique

Greg Mclean nous avait marqué en 2005 avec son premier “Wolf Creek”. Un slasher original qui se démarquait par une narration inhabituelle, séparée en deux parties bien distinctes, où l’aspect horrifique prenait son temps avant d’apparaître et d’exploser de manière effrontée. Le film remporta la Quinzaine des réalisateurs au festival de Sundance.
Greg Mclean  est un réalisateur qui débuta sa carrière avec deux courts métrages primés (Plead et ICQ) et réalisa par la suite « Wolf Creek » (2005) et « Solitaire » (2008), film sympathique qui mettait en image les massacres d’un crocodile géant.
Aujourd’hui, notre réalisateur revient avec son très attendu “Wolf Creek 2”.

On a toujours tendance à se méfier des suites de premiers films réussis. Il faut dire qu’elles donnent régulièrement de bonnes déceptions. Rassurez-vous, “Wolf Creek 2” est une agréable surprise. Le film parvient à se démarquer du premier volet tout en étant d’une qualité appréciable, voire même supérieure. Et pourtant, la bande-annonce laissait présager un slasher des plus classiques.
Mais “Wolf Creek 2” est un film classique qu’en apparence. Greg Mclean joue avec les codes des films d’horreur, en particulier celui du slasher, et les détourne de façon surprenante et amusante.

La narration du film est assez originale. Contrairement à son prédécesseur, “Wolf Creek 2” entre dans l’horreur dès la première séquence. Une séquence exquise qui mélange humour, tension et gore, et qui pourrait faire l’objet d’un court métrage à part entière.
Après cette scène d’introduction, on suit un couple allemand qui parcourt l’Australie à pied en faisant du stop. On entre dans le schéma classique et on craint de s’ennuyer ferme. Une sensation qui ne dure pas longtemps car Greg Mclean détruit littéralement les clichés et joue avec notre perception des personnages principaux.
Le reste du film est séparé en deux parties. Une partie road movie, totalement barrée, jouissive et pleine de suspense, qui n’est pas sans rappeler l’excellent “Duel” de Spielberg.
Une dernière partie qui lorgne plus du côté séquestration, torture et slasher.
Tant de diversité dans la narration que le film parvient à nous surprendre à tout moment en gardant une fluidité essentielle au récit.

“Wolf Creek 2” est un film entraînant. Le rythme est maîtrisé et alterne à merveille les séquences d’actions, d’horreur et les quelques moments de répit.

On est ravi de retrouver notre psychopathe Mick Taylor interprété par l’excellent John Jarratt. Un personnage qui garde le charme du premier film en restant toujours aussi sympathique et imprévisible. Son petit rire communicatif finit par devenir carrément effrayant. Le bon pote chasseur qui peut péter un câble au moindre faux pas.
Sa chasse s’apparente à une partie de domino, chaque victime en entraîne une autre. Mais la principale victime sera celle qui ne respecte pas la légende de Wolf Creek: “Ne jamais s’arrêter sur la route”. Un personnage remarquablement interprété par Ryan Corr. D’autant plus appréciable que ce jeune personnage est intelligent et agit de manière rationnelle, voir même subtile face à Mick Taylor.
Notons également ce couple de vieux, personnages secondaires qui jouent une nouvelle fois avec les clichés du genre.

La mise en scène nous plonge au plus près de notre personnage principal. Greg Mclean utilise des plans en vue subjective, sous tous les angles, qui se révèlent assez efficaces pour brouiller notre représentation de l’espace (exemple lorsque le personnage se fait porter par le couple de vieux, la vue est à l’envers). Une mise en scène soignée et efficace.

Mais ce qui nous plaît le plus dans “Wolf Creek 2”, c’est cet humour décapant. Le film porte un regard amusé sur tout ce qui fait la fierté des Australiens. Et qui de mieux pour représenter cet état d’esprit que Mick Taylor, qui ajoute une touche de racisme. Le couple allemand s’en prend plein la gueule (évidemment en référence au nazisme) et le personnage principal est sans cesse traité de “Rosbif”. La séquence des kangourous qui traversent la rue est tout simplement hilarante et trash. La séquence de torture est basée sur un jeu question/réponse en rapport à la culture australienne et est à la fois drôle et inquiétante aux vues des réactions imprévisibles de Mick Taylor.

“Wolf Creek 2” est un film excellent, drôle, divertissant et souvent flippant. Il réconciliera les spectateurs lassés des slashers.
Merci au Paris International Fantastic Film Festival d’avoir programmer ce film en cérémonie de clôture, voilà de quoi nous rendre impatient de vous retrouver l’année prochaine.

Krueger

Note: 8/10

wolf-creek-2-poster

Pays de production: Australie | Année de production: 2013

Réalisation: Greg Mclean

Scénario: Greg Mclean, Aaron Sterns | Photo: Toby Oliver

Musique: Johnny Klimek | Production: Steve Topic, Helen Leake, Greg Mclean

Interprètes: John Jarratt, Ryan Corr, Shannon Ashlyn, Phillipe Klaus

Vendeur: Darclight Films


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1 commentaire

Cypress Green 15 janvier 2014 at 3 h 41 min

Aie aie aie, il me tarde de poser mes yeux sur ce film, le premier était réellement surprenant. Merci pour la critique (et surement celles des autres films mais je viens de débarquer ici suite au visionnage de Skyranch donc je n’ai pas tout lu). Même si les asiatiques nous sortent des petits trésors rafraichissants (Modus Anomali par exemple), le cinéma Australien s’en sort plutôt pas mal en terme de qualité.

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