Au coeur de l'horreur

Krampus

Synopsis

«Quand Max voit sa famille peu exemplaire se disputer à l’approche de Noël, le garçon décide d’ignorer la célébration, sans se rendre compte que ce manquement à la tradition va provoquer les foudres de Krampus, un démon ancestral bien décidé à punir les réfractaires. La situation tourne en enfer quand les figures de Noël prennent monstrueusement vie, lançant l’assaut sur la maison de Max et forçant les membres de sa famille à s’entraider s’ils espèrent sauver leur peau. »

Critique

Depuis le début des années 70, la période de Noël n’a cessé d’être une source d’inspiration pour le cinéma d’horreur. C’est en 1974 que débute l’engouement autour du thème de Noël avec Black Christmas, réalisé par Bob Clark. S’en suit Christmas Evil en 1980 de Lewis Jackson et surtout Douce Nuit, Sanglante nuiten 1984 de Charles E. Sellier Jr. Ce dernier film eu assez de succès pour engendrer quatre suites, toutes plus catastrophiques les unes que les autres. Entre Douce Nuit, Sanglante Nuit 2 de Lee Harry en 1987, Douce Nuit, Sanglante Nuit 3 : Coma dépassé de Monte Hellman en 1989, Douce Nuit, Sanglante Nuit 4 : L’initiation de Brian Yuzna en 1990 et Douce Nuit, Sanglante Nuit 5 : Les jouets de la mort de Martin Kitrosser, la saga s’embourbe au fur et à mesure des années dans une médiocrité navrante. Mais cela n’empêche pas les réalisateurs de poursuivre dans cette voie, avec plus ou moins de réussite. On notera par la suite Jack Frost (1998) et Jack Frost 2 : Revenge of the Mutant Killer (2000) de Michael Cooney. Encore une fois la qualité laisse à désirer. C’est pendant les années 2000 que le thème de Noël retrouve ses lettres de noblesse avec Very Bad Santa en 2005 de David Steinman, aujourd’hui devenu culte, et Conte de Noël de Paco Plaza (réalisateur de Rec) la même année. Et c’est également du côté de la Finlande avec Père Noël : Origines en 2010 que le mythe du père noël sera revisité. Même s’il faut admettre que les films traitant de noël ont rarement fait mouche, le thème nous a dernièrement offert de belles surprises avec Christmas Horror Story et ce petit dernier, véritable coup de cœur pour ma part, Krampus réalisé par Michael Dougherty. À croire que ce réalisateur est fait pour traiter des fêtes, car celui-ci a déjà marqué le genre avec son fameux Trick’r Treat, l’un des meilleurs films sur Halloween.

Krampus nous plonge en pleine période de Noël. Dès la première séquence, Michael Dougherty s’amuse à détruire l’image féerique et idyllique de cette fête. En effet, le film s’ouvre sur une séquence tournée au ralenti, en plein centre commercial, où la population s’arrache le moindre cadeau. Une véritable baston générale s’exécute devant nos yeux, accompagnée d’une douce musique de noël, marquant le contraste entre l’image symbolique de la fête et la réalité des faits. On assiste même à une bagarre entre enfants, pendant que les adultes aux alentours se pressent de sortir leurs téléphones pour filmer la scène. Cette entrée en matière critique avec légèreté notre système capitaliste et l’aspect purement commercial des fêtes de Noël. Un message qui sera également souligné par l’intermédiaire d’un journal télévisé, portant sur le « conformisme politique de Noël ». La séquence relève également le côté pervers de notre société contemporaine. Une introduction parfaite qui résume à elle seule le message du film : le danger engendré par la perte de l’esprit de Noël. Une situation exécrable que l’on retrouve également dans les relations familiales conflictuelles lors de la présentation des personnages principaux. Avec un humour très cynique, le film nous présente deux familles aux antipodes. Celles-ci sont avant tout représentées par leur chef de famille, Tommy et Howard. Les deux hommes sont interprétés par deux acteurs de premier ordre, Adam Scott et David Koechner. La présence de David Koechner dans le genre devient d’ailleurs gage de qualité (Manuel de survie à l’apocalypse zombieCheap Thrills). Il interprète le cliché du républicain, adepte des armes à feu et des grosses bagnoles. Il transforme même ses deux filles en garçons manqués. Un personnage jouissif. Tommy, quant à lui, est plus réservé, extrêmement raisonnable et attentionné envers sa famille. Les autres personnages sont également dotés de caractères bien trempés et participent à cette bulle familiale, faussement festive et étouffante.

Malgré le thème horrifique du film, Krampus se présente avant tout comme un conte fantastique. Il adopte essentiellement le point de vue du personnage de l’enfant Max. Le rendu esthétique du film, que ce soit en termes d’image ou d’ambiance sonore, renvoie à l’univers du fantastique et des contes pour enfants. Une image colorée et contrastée, accompagnée d’une musique soulignant le côté aventure de l’histoire. Derrière cette première ambiance se cache un aspect beaucoup plus sombre et inquiétant, annonçant l’avenue du terrifiant Krampus. On se croirait parfois dans un univers à la Tim Burton. Le film est à la fois effrayant, enfantin et cynique. Il s’agit d’un véritable hommage aux films de monstres des années 80/90. Celui-ci est bourré de références. On pense notamment aux Gremlins de Joe Dante avec l’apparition des petits bonhommes en pain d’épice. Ceux-ci font preuve d’un joyeux sadisme en attaquant nos personnages et leurs rires aigus sont exactement les mêmes que ceux des Gremlins. On pense également au film Dolls de Stuart Gordon lorsque les jouets prennent vie. D’autre part, les attaques du Krampus renvoient à ceux des monstres du film Tremors de Ron Underwood. Se déplaçant parfois sous la terre, le Krampus agrippe ses proies par les jambes et les traînent sur de longues distances. Le film se transforme en joyeux bordel et cette partie survival est tout simplement exquise.

La première apparition du Krampus est portée par une mise en scène et une photographie sublimes. La bête garde tout son mystère, renforcé par le paysage enneigé et brumeux. Ses déplacements sont imprévisibles et sa physionomie est inquiétante. Cette séquence a d’ailleurs fait l’objet d’un teaser promotionnel que vous pouvez retrouver ci-dessous.

Le design du Krampus est bluffant. On doit souligner le remarquable travail des effets visuels réalisés par Weta Workshop et Weta Digital (connus pour leur travail sur Le seigneur des anneaux et Le Hobbit). Et si l’image et la mise en scène du film sont remarquables, celles-ci ne cessent de nous surprendre et nous offrent même une magnifique séquence en film d’animation.

Certains pourront se sentir frustrés à la fin du film. Mais celle-ci est beaucoup plus subtile qu’elle en a l’air et apporte tout son sens à l’affiche. Si les nombreux films d’horreur traitant de noël ont rarement été de grandes réussites, on constate que c’est souvent l’approche fantastique, avec en particulier la figure du krampus, qui offre les plus belles surprises. Quoi qu’il en soit, ce dernier film réalisé par Michael Dougherty est une réussite et nous comble de joie. Maintenant, nous sommes prévenus, respectons l’esprit de Noël !

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NOTE

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Informations

Krampus

Titre original : Krampus

Réalisation : Michael Dougherty

Scénario : Todd Casey, Michael Dougherty, Zach Shields

Casting : Emjay Anthony, Adam Scott, Toni Collette, David Koechner…

Pays d’origine : Etats-Unis

Genre : Film de monstre

Durée : 98 minutes

Date de sortie : 4 mai 2016

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