Réalisateur : Mike Flanagan (basé sur son court métrage)
Autres films du réalisateur : Absentia (2011)
Scénario : Mike Flanagan et Jeff Howard
Acteurs : Karen Gillan, Brenton Thwaites, Katee Sackhoff, Rory Cochrane, Annalise Basso, Garrett Ryan Ewald…
Pays : Etats-Unis
Sortie France : Indéterminée
Sortie US : 11 avril 2014
Synopsis :
Accusé d’avoir tué son père, Tim a passé un long séjour en hôpital psychiatrique, persuadé qu’un miroir diabolique était responsable de la mort de ses parents. À sa sortie, il retrouve sa sœur Kaylie qui ne perd pas de temps pour le replonger dans les souvenirs d’enfance douloureux. Celle-ci a réussi à se procurer le fameux miroir lors d’une vente aux enchères, toujours convaincue de son pouvoir destructeur. Alors que Tim tente de rationaliser les évènements d’antan, Kaylie va tout faire pour prouver l’implication du miroir dans cette tragédie.
Critiques :
Très bien accueilli par les critiques américaines et ayant fait sensation au Festivalde Toronto 2013, Oculus est un film d’horreur qui, apparemment, satisfait la plupart des spectateurs du genre. Après Absentia en 2011, Mike Flanagan signe là son deuxième film du genre et parvient cette fois à se faire un peu plus remarquer. Une production signée Blumhouse, qui ne cesse d’enchaîner les succès (The Purge, Sinister, Insidious…). Concentrant son histoire autour d’un miroir hanté, on espérait regarder un film un peu plus convaincant que le médiocre Mirrors d’Alexandre Aja.
Alors, Oculus est-il à la hauteur de nos espérances ?
Le pitch de départ, bien que relativement simple, n’est pas pour autant inintéressant. Il offre même des possibilités scénaristiques originales. Tim sort enfin de son séjour en hôpital psychiatrique. Il a réussi à faire abstraction de ses souvenirs d’enfance et compris que ceux-ci n’étaient que le reflet de son imagination. Un nouvel état d’esprit qui est rapidement mis à mal lorsque celui-ci est confronté aux souvenirs de sa sœur, Kaylie. Etant enfants, tous les deux étaient persuadés que la mort de leurs parents était due aux pouvoirs maléfiques d’un miroir. Alors que Tim tente de rationaliser les évènements, Kaylie compte bien prouver l’implication du miroir.
Et pour ce faire, celle-ci fait preuve d’une organisation quasi-militaire : deux caméras fixées en permanence sur l’objet, un piège fatal en cas de danger, des réveils pour se rappeler de manger et s’hydrater, ainsi qu’une panoplie de détails permettant de prouver les effets du miroir (plantes, chien, lampe etc…). Celle-ci expose même l’historique du miroir et les soi-disant meurtres dans lesquels il serait impliqué. Bordel ! Kaylie n’est pas là pour déconner et compte bien se débarrasser de ce miroir.
Ainsi, la confrontation d’idées entre frère et sœur est à son comble et crée une première tension plutôt réussie. Elle reflète un doute primordial que l’on retrouvera tout au long du film : les événements sont-ils dus à des effets paranormaux ou reflètent-ils l’imagination et les souvenirs de nos personnages ?
La suite du film est une véritable leçon de montage et instaure un jeu de miroir pour le moins passionnant. Les événements sont accompagnés par de nombreux flashbacks de nos personnages étant enfants, au point que ceux-ci viennent au fur et à mesure s’incruster dans l’histoire du présent. Ainsi, on suit deux histoires en une, en apprenant les évènements du passé et en étant totalement perdu sur les faits présents. Les deux histoires s’entremêlent et la mise en scène renforce cette sensation en faisant cohabiter un même plan ou une même séquence dans les deux temporalités du film. Ce que vivent actuellement nos personnages n’est que le reflet de leur passé. Entre possessions et illusions, nos personnages sont totalement déboussolés, n’arrivant plus à faire la part des choses entre la réalité, le souvenir ou la manipulation de l’esprit. Le spectateur, lui, ne s’en sort pas beaucoup mieux. Une véritable torture psychologique qui parvient à nous faire perdre toute notion de temps.
Oculus joue très peu sur les effets jump scares et instaure une peur omniprésente. N’étant jamais sûr de la réalité de ce que l’on voit à l’écran, la peur peut surgir à n’importe quel moment, un peu à l’image du monde des rêves de l’excellent Freddy Krueger (hey, mais c’est mon pseudo ça, j’suis fan !).
Certes, l’histoire en elle-même, autour d’un objet hanté, n’a rien de novateur, mais Oculus nous séduit par sa narration déstructurée et sa maîtrise des codes du genre. Et même si le final est des plus attendu, il conclut cette histoire de manière satisfaisante. Nos comédiens sont convaincants même s’ils sont parfois un peu lisses et trop beaux (trop maquillés, tout ça manque de naturel…).
Après ce sympathique Oculus, Mike Flanagan est un réalisateur que nous suivrons de prêt.
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NOTE
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1 commentaire
Je viens de le voir à l’instant, et c’est une bonne surprise, car, et je vous paraphrase : Oculus joue très peu sur les effets jump scares. Ça fait du bien, un film d’ambiance ambiguë jusqu’au final qui l’est tout autant. Je le recommanderai car il se démarque quand même des niaiseries genre ouija tout ça, un bon point.