Au coeur de l'horreur

POLTERGEIST

Poltergeist critique :

Quand on parle de Tobe Hooper, on pense forcement à son chef d’œuvre Massacre à la tronçonneuse. Malgré une carrière souvent controversée, le réalisateur a signé un autre film culte du genre dans les années 80 : Poltergeist. Un film de fantôme totalement décomplexé et qui n’hésitait à plonger la tête la première dans des effets horrifiques ambitieux, que le spectateur d’aujourd’hui pourrait percevoir comme un peu kitchs. Le fait est que le film a une âme, une personnalité indéniable et a inspiré de nombreux films de genre par la suite. Après plusieurs versions revisitées de Massacre à la tronçonneuse, on se doutait que le film Poltergeist aurait également droit à son remake. Et qui dit remake, dit forcément méfiance, car les remakes réussis se comptent sur les doigts d’une main.

Qu’en est-il de cette version 2015, réalisée par Gil Kenan, auteur du film d’animation Monster House (2006) et du long métrage La cité de l’ombre (2008) ?

La famille Bowen connaît une situation financière délicate. Le mari vient de perdre son emploi et la femme, qui travaille à domicile, ne parvient pas à subvenir aux besoins de toute la famille. Ainsi, notre famille emménage dans une maison bon marché, située dans une zone résidentielle des plus monotones. Le couple a trois enfants, la petite Madison, l’innocence et la joie de vivre par excellence, l’aînée Kendra, en pleine crise d’adolescence, et Griffin, un jeune garçon peureux et incompris. Seulement, cette nouvelle maison est hantée par des esprits maléfiques qui vont attirer Madison dans leur monde à travers le placard de sa chambre. Le reste de la famille pourra communiquer avec elle par l’intermédiaire de la télévision. Pas de doute, la maison est belle et bien hantée et notre famille va faire appel à des experts en paranormal pour leur venir en aide.

Ce remake est un film réalisé par un bon élève. Gil Kenan respecte assidûment l’histoire et la plupart des séquences du film original. La mise en scène est soignée et nous offre quelques moments bien pensés. C’est le cas lors de la première manifestation des fantômes. Toute la maison semble être sous l’emprise des forces maléfiques et Gil Kenan parvient à rendre chaque objet terrifiant en les filmant de manière originale. Nos comédiens sont plutôt convaincants. Sam Rockwell interprète avec justesse le rôle du père en lui apportant une touche de cynisme appréciable. La gamine qui interprète Madison est à croquer, on s’y attache et sa disparition nous permet de nous immiscer efficacement dans la détresse du reste de la famille. Kyle Catlett, dans le rôle de Griffin, est également remarquable et se confronte avec brio à l’incompréhension de ses parents.
Seul petit bémol au casting : le choix d’embaucher Jared Harris dans le rôle du chasseur de fantôme. Pourtant, l’acteur ne manque pas de talent mais ne parvient pas à apporter la dimension mystique à son personnage. Et soyons sincère, il était presqu’impossible de succéder à une comédienne aussi extraordinaire que Zelda Rubinstein.
Ce remake de Poltergeist a eu l’intelligence de retranscrire l’histoire dans notre monde contemporain et exploite ainsi la nouvelle technologie telle que les tablettes, les smartphones, et même un drone. Ce dernier objet a d’ailleurs un rôle primordial dans l’histoire et apporte une dimension novatrice par rapport à l’original.

Malgré ses quelques qualités, le film ne nous emballe pas. Il faut dire qu’on n’attendait pas grand chose de ce remake de Poltergeist et qu’au final, on n’en retient quasiment rien. Certes le film est bien réalisé, mais celui-ci manque cruellement d’audace et d’originalité. Il ressemble à toutes les productions horrifiques du moment et souffre des même défauts : manque d’idées novatrices, de véritable personnalité, d’âme et de consistance. Tant d’aspects qui ont fait la qualité des films de genre des années 70/80 (même si on a eu beaucoup de déchets…). On a l’impression que ce remake de Poltergeist aurait pu être réalisé par n’importe quel bon technicien. Les références au film original sont là mais l’identité du réalisateur est inexistante. Le film repose sur des artifices beaucoup trop utilisés dans les films d’horreur d’aujourd’hui. On regrette que le réalisateur n’ait pas plus exploité l’aspect terrifiant de la nature (en ce sens, la séquence où Griffin est emprisonné dans l’arbre est vraiment réussie).

Mais le plus décevant est cette volonté de nous montrer à tout prix le monde des morts. Pourquoi vouloir tout montrer à l’image au point d’anéantir tout effort d’imagination du spectateur ? Certes, les effets CGI permettent aujourd’hui de créer n’importe quel univers en fonction de la vision du réalisateur, mais n’est-il pas plus efficace parfois de laisser libre cours à l’imagination ? D’autant plus que la tension lors de cette séquence finale est beaucoup plus présente dans le monde réel, sous le regard des protagonistes qui attendent impuissants à l’intérieur de la maison. Une situation déjà très efficace dans le film original. De plus, quitte à vouloir représenter cet aspect fantastique, le réalisateur aurait pu se contenter de la vision du drone (comme c’est le cas lors de sa première apparition à l’image) et ainsi apporter un véritable sens à la présence de la technologie moderne.
L’approche de cette dimension fantastique ressemble de trop prêt à celle d’Insidious. D’ailleurs, on sent une forte influence de James Wan sur ce remake de Poltergeist, aussi bien dans les idées de mise en scène que dans le traitement du monde des morts.

Inutile de blâmer davantage le film, surtout que celui-ci ne mérite pas un accueil trop défavorable. On en viendra seulement à se poser la question de l’utilité de réaliser un remake de Poltergeist sans réelle ambition novatrice. Ce remake fait parti de ces films où l’on passe quand même un bon moment mais qu’on oublie immédiatement en sortant de la salle. Il restera tout de même plus agréable à regarder que la plupart des productions Blumhouse qui ont l’honneur de sortir au cinéma.

Poltergeist critique : Quand on parle de Tobe Hooper, on pense forcement à son chef d’œuvre Massacre à la tronçonneuse. Malgré une carrière souvent controversée, le réalisateur a signé un autre film culte du genre dans les années 80 : Poltergeist. Un film de fantôme totalement décomplexé et qui n’hésitait à plonger la tête la première dans des effets horrifiques ambitieux, que le spectateur d’aujourd’hui pourrait percevoir comme un peu kitchs. Le fait est que le film a une âme, une personnalité indéniable et a inspiré de nombreux films de genre par la suite. Après plusieurs versions revisitées de Massacre à la tronçonneuse, on se doutait que le film Poltergeist aurait également droit à son remake. Et qui dit remake, dit forcément méfiance, car les remakes réussis se comptent sur les doigts d’une main. Qu’en est-il de cette version 2015, réalisée par Gil Kenan, auteur du film d’animation Monster House (2006) et du long métrage La cité de l’ombre (2008) ? La famille Bowen connaît une situation financière délicate. Le mari vient de perdre son emploi et la femme, qui travaille à domicile, ne parvient pas à subvenir aux besoins de toute la famille. Ainsi, notre famille emménage dans une maison bon marché, située dans une zone résidentielle des plus monotones. Le couple a trois enfants, la petite Madison, l’innocence et la joie de vivre par excellence, l'aînée Kendra, en pleine crise d’adolescence, et Griffin, un jeune garçon peureux et incompris. Seulement, cette nouvelle maison est hantée par des esprits maléfiques qui vont attirer Madison dans leur monde à travers le placard de sa chambre. Le reste de la famille pourra communiquer avec elle par l’intermédiaire de la télévision. Pas de doute, la maison est belle et bien hantée et notre famille va faire appel à des experts en paranormal pour leur venir en aide. Ce remake est un film réalisé par un bon élève. Gil Kenan respecte assidûment l’histoire et la plupart des séquences du film original. La mise en scène est soignée et nous offre quelques moments bien pensés. C’est le cas lors de la première manifestation des fantômes. Toute la maison semble être sous l’emprise des forces maléfiques et Gil Kenan parvient à rendre chaque objet terrifiant en les filmant de manière originale. Nos comédiens sont plutôt convaincants. Sam Rockwell interprète avec justesse le rôle du père en lui apportant une touche de cynisme appréciable. La gamine qui interprète Madison est à croquer, on s’y attache et sa disparition nous permet de nous immiscer efficacement dans la détresse du reste de la famille. Kyle Catlett, dans le rôle de Griffin, est également remarquable et se confronte avec brio à l’incompréhension de ses parents. Seul petit bémol au casting : le choix d’embaucher Jared Harris dans le rôle du chasseur de fantôme. Pourtant, l’acteur ne manque pas de talent mais ne parvient pas à apporter la dimension mystique à son personnage. Et soyons sincère, il était presqu’impossible de succéder à une comédienne aussi extraordinaire que Zelda Rubinstein. Ce…

5

10

NOTE

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Date de sortie : 24 juin 2015

Réalisateur : Gil Kenan

Acteurs : Sam Rockwell, Rosemarie DeWitt, Jared Harris, Kennedi Clements…

Genre : Horreur

Pays d’origine : États-Unis

Poltergeist critique

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1 commentaire

Anonyme 4 juillet 2015 at 14 h 41 min

cvc

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