Au coeur de l'horreur

The Forest

https://www.youtube.com/watch?v=vjV0SKc_p6o

Synopsis

Une jeune américaine enquête sur la disparition mystérieuse de sa soeur jumelle. Elle est bientôt amenée à entrer dans la forêt d’Aokigahara, au Japon, celle où les gens partent finir leurs vies…

Critique

Jason Zada est un jeune réalisateur qui se lance avec The Forest dans la longue et périlleuse aventure du film de genre. Après avoir mis à l’écran 3 courts-métrages, dont le dernier en date, Take This Lollipop est également un film horrifique, Zada change de format et étire ses prétentions pour tenter de nous glacer le sang de frayeur durant un peu plus de 90 minutes. Et pour ce faire, il a misé sur un atout de taille (et de charme) en la personne de Natalie Dormer, qui n’est autre que Margaery Tyrell de la série à succès Game of Thrones. Avec un pitch plutôt appétissant, Zada a su nous donner envie de pénétrer dans cette forêt pour voir ce qui s’y passe vraiment. Balade de santé ou voyage en enfer ?

Il est vrai que le postulat du film s’avère très prometteur. On sait depuis des lustres que les forêts sont le décor idéal, surtout une fois la nuit tombée pour de belles crises de terreur. Il viendra certainement à l’esprit des plus pertinents les scènes d’extérieur du succès culte de Sam RaimiEvil Dead avec cette forêt qui est une parfaite personnification des démons réveillés par Ash Williams et ses amis. D’affreux esprits qui s’attaquent à d’innocentes victimes… Quel lourd héritage à porter, et à assumer. On nous présente ici le personnage de Sara Price, une jeune femme américaine qui se lance à la recherche de sa sœur jumelle  Jess, mystérieusement disparu dans un lieu chargé de légendes au pied du mont Fuji : la forêt d’Aokigahara. On comprend très vite que l’indescriptible lien qui unit les jumeaux entre eux pourrait être la pierre angulaire du récit. Et ce choix s’avérerait par le fait  formidablement judicieux, tant les manifestations ésotériques sont bancables dans le cinéma horrifique. C’est donc du tout cuit pour Jason Zada avec la belle demoiselle et le bon pitch ?

Malheureusement, avoir les bons outils ne fait pas le bon travail. Et c’est définitivement la déception qui l’emporte pour ce métrage. La gémellité n’est, en effet, absolument pas mise en avant, et ne sert que peu de fois à apporter un plus au récit. Elle est à peine suggérée alors qu’il aurait été plutôt aisé de s’appuyer allègrement dessus pour rendre plus mystique cette quête. De nombreux films se sont déjà servis de cette particularité pour nous offrir des réalisations très respectables, mais malgré ce point, je reste convaincu qu’il aurait été possible de renouveler le thème sans plagier. Et le plus désagréable dans cette désillusion, est que le temps pendant lequel le spectateur cherche la légitimité de ce lien invisible entre les deux sœurs, il n’aura rien d’autre à se mettre sous la dent. Car le film tarde désespérément à démarrer, à tel point que l’on arrive péniblement jusqu’à la première heure de film en finissant par éprouver un petit sentiment d’ennui.

Heureusement que la dernière demi-heure prendra le relais pour éviter au scénario de sombrer dans un cuisant échec. Mais malgré tout, cette dernière demi-heure ne réussira pas à sauver l’ensemble de la médiocrité. Quelques jumpscares très limite, des apparitions tantôt incompréhensibles, tantôt mal exploitées, c’est bien un joyeux brouillon qui se déverse devant nos yeux. Le récit oscille péniblement entre la conspiration paranoïaque, la possession carrément démoniaque ou encore les hallucinations en mode insomniaque. Et je pense que la scène la plus interminable est de loin la scène dans la cabane des rangers. On ne comprend pas son pourquoi, et encore moins son comment. Bref, un scénario qui, en ne voulant entrer dans aucune case, se retrouve complètement en marge de ce que cherche à véhiculer le réalisateur. Les retrouvailles des deux jumelles se soldent par un imbroglio scénaristique très ennuyeux qui clôt le film en laissant derrière lui un vilain goût de déception.

On peut toujours porter au crédit du réalisateur le soin qu’il a apporté au visuel de son film. Sans crier au chef d’œuvre, force est de constater que pour un premier long métrage, le résultat s’avère assez convenable.  Les scènes en forêt sont très réussies, sachant que l’équipe de production n’ayant pas eu les droits pour tourner dans la vraie forêt Aokigahara, elle s’est rabattue sur la montagne de Tara en Serbie. De plus, la photo joue habilement des contrastes entre les scènes de peur et les scènes d’espoir, et ce procédé s’avère mûrement utilisé pour un premier essai du genre. Je pense que finalement, Jason Zada aurait dû conserver ce scénario et l’utiliser plus tard afin de  lui donner une âme autrement plus profonde que ce qu’il nous présente ici. Je reste malgré tout relativement confiant concernant ce jeune réalisateur, qui devrait, maturité faisant, nous donner enfin les frayeurs que nous attendons de lui…

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4

10

NOTE

4

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Informations

Affiche de The Forest

Titre original : The Forest

Réalisation : Jason Zada

Scénario :  Nick Antosca, Sarah Cornwell, Ben Ketai

Casting : Natalie Dormer, Taylor Kinney, Yukiyoshi Ozawa, Eoin Macken , Rina Takasaki…

Pays d’origine : Etats-Unis

Genre : Film de fantôme

Durée : 93 minutes

Date de sortie : 17 mai 2016 (VOD)

Lien IMDB

Lien Allocine

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