Au coeur de l'horreur

(Festival Mauvais Genre) Apocalyptic (Note : 6/10)

Troisième jour du festival, ce soir au programme la Nuit Interdite. La Nuit Interdite comporte trois longs-métrages : Apocalyptic, House with 100 eyes, President Wolfman. Nous découvrons également deux courts-métrages : Sinnside et Do.

Il y a foule ce soir au cinéma Méga CGR de Tours. Une foule pour le moins impatiente de découvrir ce qui l’attend. Cher Lecteur d’Au Cœur de l’Horreur, j’ai décidé de partager avec vous les deux-courts métrages et surtout Apocalyptic. Vous pouvez toutefois découvrir les deux bandes annonces des deux autres films juste ci-dessous :

House With 100 Eyes :

HOUSE-WITH-100-EYES-affiche

Réalisateurs : Jay Lee, Jim Roof

Acteurs : Jim Roof, Shannon Malone, Larissa Lynch…

Genre : Horreur

Nationalité : Américain

 Synopsis :

Ed et Susan sont un couple tout ce qu’il y a de plus normal à l’exception de leur hobby :       faire le snuff-movie porno ultime…

 

 

 

 

 

Président Wolfman :

PRESIDENT-WOLFMAN-AFFICHERéalisateur : Mike Davis

Acteurs : Marc Evan Jaclkson, Dean Stockwell, Amanda Abel, Paul Alvarez …

Genre : Comédie, Horreur

Nationalité : Américain

Synopsis :

Le président des Etats-Unis, John Wolfam, se fait mordre par un loup au cours d’une partie de chasse. Dès lors, son corps commence à muter…

 

 

 

 

Gary Constant, le président du festival, nous fait découvrir deux courts métrages très différents pour commencer la projection :

 

Sinnside : de Miguel Angel Font Biser

SINNSIDE-Affiche

Synopsis :

Conte macabre où, dans un restaurant, des enfants vont servir de repas…

Petit film typiquement espagnol, mais en quoi est-il typiquement espagnol ? Tout d’abord parce qu’il traite de l’enfance. Une enfance stéréotypée par son innocence. L’enfant est attiré par des bonbons dans ce qui s’apparente à un salon de thé. Chaque enfant est invité à choisir une table face à un adulte peu recommandable. L’esthétique du film est très actuelle, des couleurs sombres mais électriques, un univers mêlant décor de rue numérisé et décor de restaurant naturel. Les enfants ont un style qui dépend de leur caractère : les jumelles un peu peste, le garçon curieux, la petite fille aux boucles d’ange etc…  Nul besoin de vous rappeler que le thème de l’enfance disparue et torturée est un des thèmes les plus traités par les Espagnols ces derniers temps. Par exemple : le Labyrinthe de Pan, L’orphelinat, Insensible…

Mais surtout ce film correspond à ce nouveau mouvement espagnol fantastique – horreur. Des situations malsaines et pesantes sur fond d’histoire au lourd passé inexpliqué et inexplicable. On le sait tous, l’Espagne n’a pas encore cicatrisé de son passage sous Franco. On retrouve encore aujourd’hui des histoires si étranges qu’elles paraissent irréelles. Il semble que cet héritage et le besoin de l’exprimer touche de nombreux artistes, parfois même de manière inconsciente.

Do : de Marc Lahore

Do-Affiche

Synopsis :

Do travaille aux contacts avec des sans-abris mais pas forcément pour les bonnes raisons…

Do est un court-métrage français. Fait avec peu de moyens, il fait partie de ces films misant sur son scénario plutôt que sur la technique. Ce qui est d’autant plus intéressant. Seulement, je ne suis pas convaincue par ce film même si je reconnais sa personnalité. Peu moral envers les SDF, mais pourquoi pas… Message anti-capitaliste, pourquoi pas… Mais si seulement la réflexion ne se contentait pas d’un délire auquel nous avons tous un jour pensé en allant dans nos fast-foods préférés et/ou détestés.  Je vais sans doute me faire quelques ennemis, mais cela me parait tout aussi réchauffé qu’une frite baignée d’huile réutilisée. Do est un film à chute, malheureusement comme beaucoup de films à chute, il ressemble d’avantage à un soufflet retombé après cuisson.

 

 

 

Il est temps de passer à autre chose.


Apocalyptic 
:

Réalisateur : Glenn Triggs

Acteurs : Lauren Adams, Chris Gibson, David Macrae …

Nationalité : Australien

Synopsis :

Une équipe de télévision locale part faire un reportage sur une communauté religieuse adepte de la fin du monde …

Critique :

Encore un Found Footage, encore une équipe de télévision qui part faire un énième reportage sur une communauté religieuse légèrement perturbée. D’autant plus que le sujet n’est pas nouveau. On a pu découvrir We Are What We Are sur une famille mormone et cannibale. Sans compter que nous attendons tous avec impatience The Sacrament de Ti West qui a pour principal sujet le gourou d’une secte religieuse étrange.

Apocalyptic s’ouvre sur deux journalistes en plein travail. Ils font le portrait d’une réunion d’anonymes et leurs addictions : alcool, drogue, etc. Lorsqu’un homme barbu partage son expérience au sein d’une communauté religieuse, la journaliste est intriguée par son histoire. Elle décide d’enquêter et de partir à la rencontre de cette communauté mystérieuse qui croit en une prophétie apocalyptique.

D’entrée, les acteurs sont excellents. Leurs visages atypiques, leur présence, leur jeu si naturel nous laisse rapidement entrer dans cet univers ultra réaliste. L’homme barbu, présent uniquement dans les 10 premières minutes, m’a profondément marqué par son physique, sa voix et son attitude. On est tout de suite mis au parfum. Apocalyptic est filmé en found footage, on échappe à l’habituel et kitchissime point rouge avec marqué REC sur un coin du cadrage. Le film est donc tourné  caméra à l’épaule et le mise scène est très bien maîtrisée. L’image est soignée et lorsque l’on rencontre cette fameuse communauté, l’ambiance devient brumeuse, l’étalonnage se veut un peu plus glauque.

Le film met très vite mal à l’aise. Cependant, il ne s’étale pas dans une ambiance malsaine. Les évènements arrivent et nous échappent. La volonté du réalisateur de coller à la réalité est tout à fait réussie puisque les situations dramatiques et tendues ne sont pas appuyées par une ambiance sonore excessive.  C’est assurément le point fort du film. Mais j’ai l’impression d’avoir été trompé. La bande-annonce me promettait sursauts et terreur religieuse. Cette envie de réalité a masqué les émotions. Rien ne se transmet au spectateur et l’on est témoin de l’histoire avec beaucoup de recul. Il me semble que l’idée du film, qui plus est du reportage même des protagonistes, était de s’immerger dans la vie de cette communauté. Ainsi tout reste en surface. Je regrette même le manque de questionnement et de réflexion autour de cette histoire de croyance en l’apocalypse et par conséquent aux agissements immoraux des personnages. Le gourou est loin d’être charismatique et hypnotisant. Peut-être était-ce la volonté du réalisateur  de ne pas prendre le spectateur au jeu de la séduction ou de la manipulation du personnage. C’est là toute la différence entre ce film et We Are What We Are, dont toute la problématique sur la religion et ses limites nous avait profondément bouleversées. Apocalyptic choisit donc la suggestion plutôt que de choquer. Le film monte progressivement dans l’étrange et finira par nous donner une fin à sa mesure.

Petite déception donc sur ce film qui pour moi ne développe pas suffisamment son sujet. J’aurai aimé plus d’implication. D’autant plus que, malgré son petit budget, le film présente des qualités techniques et une bonne justesse de l’utilisation de la mise en scène.

Sadako

Note : 6/10 

 

APOCALYPTIC-AFFICHE

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