Synopsis
Suite au décès de sa tante, Colleen et ses deux filles héritent d’une maison mais dès la première nuit, des meurtriers pénètrent dans la demeure et Colleen doit se battre pour sauver ses filles. Un drame qui va traumatiser toute la famille mais surtout affecter différemment chacune des jeunes filles dont les personnalités vont diverger davantage à la suite de cette nuit cauchemardesque. Tandis que Beth devient un auteur renommée, Vera s’enlise dans une paranoïa destructrice.
Critique
Rares sont les réalisateurs français à obtenir une certaine notoriété à l’étranger. Et en particulier aux États-Unis, territoire prolifique pour le cinéma d’horreur.
Mis à part Alexandre Aja, beaucoup se sont cassé les dents. C’est le cas de David Morley (Mutants, Home Sweet Home), ou dernièrement de Julien Maury et Alexandre Bustillo avec leur catastrophique Leatherface.
Pascal Laugier parvient à sortir son épingle du jeu avec son dernier film Ghostland, salué par la critique. Il a remporté l’un des prix les plus prestigieux du genre, celui du Festival de Gérardmer.
Pascal Laugier connut un début de carrière remarqué en France avec Saint-Ange et surtout Martyrs. Échappant de peu à une interdiction au moins de 18 ans, le film Martyrs créa l’une des plus grandes polémiques du cinéma de genre français. Celui-ci fut l’objet d’un remake aux États-Unis.
Après un projet avorté, celui d’Hellraiser, Pascal Laugier réalise son premier film aux États-Unis avec The Secret. Un film à la réalisation maîtrisée, mais qui péchait par des tournures scénaristiques plutôt douteuses…
Mais sa deuxième tentative, Ghostland, est une véritable réussite.
Vous n’aurez que peu de temps pour vous acclimater aux personnages et à l’exposition du film. Très rapidement, le film nous immerge dans une violence extrême. Une entrée en matière brutale. Un véritable bain de sang.
Ce changement de ton et d’ambiance sera constamment présent dans le film, qui nous balade sans cesse entre réalité et imaginaire et nous donne la sensation de n’avoir jamais le temps de respirer.
Ghostland est sûrement l’un des films d’horreur les plus éprouvants de ces dernières années.
Une violence à la fois physique et psychologique, difficilement supportable pour le spectateur. De quoi combler les aficionados de gore.
Un film radical, pesant, à l’image de Martyrs, aussi bien dans la violence que dans l’aspect dramatique de la situation. Pascal Laugier assume totalement cette ambiance et refuse de ménager son spectateur.
Le film reflète un véritable amour du cinéma. Il cherche sans cesse à surprendre le spectateur que ce soit par sa mise en scène ou par ses rebondissements scénaristiques. Une ambition appréciable et efficace.
On retrouve la patte du réalisateur et ses astuces scénaristiques. Pour le pire ou le meilleur. Certains reprocheront au film ses nombreux twists tirés par les cheveux tandis que d’autres apprécieront ses rebondissements. Pascal Laugier s’amuse à nous balader sur des fausses pistes pour mieux nous surprendre. Des ficelles scénaristiques qui peuvent paraître grossières, mais qui ont le mérite de bousculer les codes de narration et de laisser l’issue de l’histoire incertaine.
Ce qui est indéniable, c’est le contrôle artistique de Pascal Laugier. La mise en scène est soignée et les acteurs sont excellents. Mylène Farmer est parfaite dans son rôle de mère de famille et les deux jeunes actrices, Crystel Reed et Taylor Hickson, sont particulièrement convaincantes dans l’évolution psychologique de leurs personnages.
Résultat, un film ambitieux, divertissant, extrêmement éprouvant et plein de bonnes idées. Son succès à Gérardmer avec le Grand Prix, le Prix du Public et celui de Syfy, est amplement mérité. Pascal Laugier tourne peu, mais chacun de ses films est un électrochoc. Vivement le prochain.
77
10
NOTE
Informations
Ghostland
Titre original : Ghostland
Réalisation : Pascal Laugier
Scénario : Bryan Fuller
Casting : Crystal Reed, Anastasia Phillips, Emilia Jones…
Pays d’origine : France, Canada
Genre : Survival
Durée : 91 minutes
Date de sortie : 14 mars 2018