Au coeur de l'horreur

Z Nation saison 1

 

Synopsis :

Après avoir reçu un vaccin expérimental contre l’épidémie zombie qui s’est déclarée il y a trois ans et a décimé la population mondiale, Murphy semble désormais immunisé. Il constitue le dernier espoir d’une humanité aux abois et est escorté par un groupe de survivants bien décidés à atteindre la Californie où siège le dernier laboratoire viral encore en activité.

Critique :

Une tornade apparaît au loin. L’un des protagonistes, Garnett, s’adresse à l’une des autres membres du groupe, Warren : « Est-ce que c’est ce que je pense ? ». « Non, ce ne sont pas des requins », rétorque cette dernière. En effet, il s’agit de zombies qui s’écrasent comme des mouches aux alentours ! Cette scène résume à merveille l’esprit de Z Nation, à savoir une série totalement déjantée, truffée de références, et qui n’a qu’un seul credo, ne pas se prendre au sérieux. Peu de séries ont déchaîné autant de passions antagonistes que Z Nation. Les critiques presse, tant américaines que françaises, sont particulièrement virulentes à l’égard de la série, perçue comme un « nanar » insignifiant. Les internautes se montrent plus mitigés, certains dénonçant un ersatz bas de gamme de The Walking Dead, tandis que d’autres saluent l’audace et l’humour de la série. Face à ce flot de critiques, que penser de Z Nation ? N’est-elle qu’un simple nanar sans intérêt destiné principalement aux téléspectateurs décérébrés ?

Pour bien comprendre l’ambition de Z Nation, il apparaît indispensable de dépasser les premiers épisodes qui peuvent de prime abord rebuter. Dès les premières images, Z Nation souffre esthétiquement de la comparaison avec The Walking Dead. La photographie est terne (tirant sur le sépia), et semble toute droit sortie d’un manuel de Comment filmer un monde post-apocalyptique pour les nuls ? Le jeu des acteurs est approximatif, les dialogues parfois lourdauds… Bref, Z Nation interpelle, fout une grosse claque, et pas forcément celle qui nous dynamise et nous pousse à persévérer. Pourtant, assez rapidement, la série dévoile de nombreuses qualités, si bien qu’au final, Z Nation s’avère être une excellente surprise et n’ayons pas peur de le dire, la révélation horrifique audiovisuelle 2014 (et oui, The Strain nous a déçus…).

La plupart des critiques ont commis l’erreur de prendre la série au premier degré, en dressant notamment un parallèle avec la profondeur psychologique de The Walking Dead. De ce point vu, c’est incontestable, Z Nation est affligeante. Mais avec du recul et une fois les codes de la série intégrés, Z Nation s’avère une série particulièrement jouissive, créative et surtout très drôle. Car Z Nation n’a aucunement la prétention de rivaliser avec la série phare d’AMC, mais se présente davantage comme une parodie assumée. On ne sera donc pas choqué que les personnages vident leur chargeurs frénétiquement sans se soucier des balles qu’ils leur restent. Qu’importe ! C’est comme s’interroger sur le nombre de balles dont disposent les protagonistes des films de Sam Peckinpah. Ça n’a pas la moindre importance ! La série ne s’attardera donc pas à nous dévoiler minutieusement et avec réalisme comment les personnages s’approvisionnent en munition et en nourriture.

La principale qualité de la série réside dans la créativité des situations mises en place, même si les effets spéciaux ne sont pas toujours à la hauteur. Les créateurs de la série sont conscients que les téléspectateurs sont désormais familiers des œuvres du genre et qu’il fallait insuffler à la série une bonne dose d’originalité. Cette exigence donne lieu à de nombreuses scènes d’anthologie qui brisent la monotonie du genre. Quitte à abandonner toute prétention réaliste pour privilégier le pur entertainment. Tous les moyens sont bons pour massacrer du zombie, comme lorsque La cloche de la liberté de Philadelphie dévale d’un camion et écrabouille une file de zombies, laissant un sillage sanglant sur le bitume. La série n’hésite pas à puiser son inspiration dans différents genres, le Western notamment, mais également le jeu vidéo, quand les héros dégomment des zombies en caméra subjective dans une centrale nucléaire à l’aide d’un robot téléguidé. Les personnages, quant à eux, peuvent paraître initialement caricaturaux et parfois poussifs. Mais ils finissent par devenir attachants et gagnent en épaisseur au fil de la série. Le groupe est composé notamment de l’égocentrique et misanthrope Murphy, espoir désespérant de l’humanité, du taciturne 10K, dont l’objectif est de dégommer 10 000 zombies, de Doc, le médecin autodidacte du groupe, formé à l’école d’Urgences et incollable sur les psychotropes… Un groupe dont l’alchimie finit par prendre même si certains personnages sont plus en retrait.

Ce qui a pu troubler les téléspectateurs qui se sont arrêtés tôt dans la série (beaucoup trop tôt, il faut le souligner), c’est la similitude des thématiques abordées avec celles de la dernière saison de The Walking Dead. Dans Z Nation, il est également question d’un homme qui détient peut être le remède contre l’infection zombie. Les protagonistes croisent par ailleurs des cannibales, ce qui fait écho aux premiers épisodes de la dernière saison de TWD. Mais la comparaison s’arrête là. Car Z Nation va à 100 à l’heure. Pour ceux qui considèrent TWD trop lente, ils seront sûrement ravis avec Z Nation où il se passe parfois plus d’événements en un épisode qu’en une saison de TWD (peut être trop d’ailleurs parfois). Chaque épisode offre une mission et un cadre différent, les protagonistes étant en perpétuel mouvement (pour atteindre la Californie), tandis que dans TWD, l’objectif est davantage de bâtir une communauté humaine stable.

En outre, la représentation sociale de ce monde post-apocalyptique diffère fortement de celle de TWD. La série d’AMC est marquée principalement par des conflits entre communautés humaines, qui se déchirent et finissent par s’annihiler, l’issue débouchant sur l’effondrement de l’une des communautés en guerre. Si l’aspect conflictuel est bien entendu présent dans Z Nation, il ne constitue toutefois pas la seule forme d’interaction. La série a des allures de Western, où les communautés sont tantôt en conflit, tantôt en négociation commerciale. L’épisode 7 dévoile ainsi une ville de passage qui dispose d’une auberge, d’un saloon où viennent se désaltérer les voyageurs en échange de munitions, et qui organise des concours de tirs. Une forme de négoce qui rompt avec la vision purement hobbesienne de TWD.

Z Nation est bien entendu loin d’être parfaite. Les protagonistes ont la fâcheuse tendance à accompagner leurs actions de répliques humoristiques pas toujours inspirées. Par ailleurs, les derniers épisodes adoptent un ton plus sérieux et accélèrent encore le rythme, en jonglant avec l’arrivée des protagonistes au laboratoire et des flashbacks explicatifs sur l’origine de l’épidémie. Mais Z Nation a au moins le mérite d’oser et de brouiller les pistes. Difficile de prévoir quel sera l’angle scénaristique de la saison 2 et quels seront les personnages qui échapperont à leur funeste destin (la première saison a réservé quelques surprises de ce côté-là). Alors n’écoutez pas ceux qui, autour de vous et après seulement quelques épisodes, vous assènent : « franchement, Z Nation c’est de la grosse m… »). Foncez !

PS : on vous prépare pour bientôt une petite vidéo maison qui compilera les scènes les plus jouissives de cette première saison.

  Synopsis : Après avoir reçu un vaccin expérimental contre l’épidémie zombie qui s’est déclarée il y a trois ans et a décimé la population mondiale, Murphy semble désormais immunisé. Il constitue le dernier espoir d’une humanité aux abois et est escorté par un groupe de survivants bien décidés à atteindre la Californie où siège le dernier laboratoire viral encore en activité. Critique : Une tornade apparaît au loin. L’un des protagonistes, Garnett, s’adresse à l’une des autres membres du groupe, Warren : « Est-ce que c’est ce que je pense ? ». « Non, ce ne sont pas des requins », rétorque cette dernière. En effet, il s’agit de zombies qui s’écrasent comme des mouches aux alentours ! Cette scène résume à merveille l’esprit de Z Nation, à savoir une série totalement déjantée, truffée de références, et qui n’a qu’un seul credo, ne pas se prendre au sérieux. Peu de séries ont déchaîné autant de passions antagonistes que Z Nation. Les critiques presse, tant américaines que françaises, sont particulièrement virulentes à l’égard de la série, perçue comme un « nanar » insignifiant. Les internautes se montrent plus mitigés, certains dénonçant un ersatz bas de gamme de The Walking Dead, tandis que d’autres saluent l’audace et l’humour de la série. Face à ce flot de critiques, que penser de Z Nation ? N'est-elle qu’un simple nanar sans intérêt destiné principalement aux téléspectateurs décérébrés ? Pour bien comprendre l’ambition de Z Nation, il apparaît indispensable de dépasser les premiers épisodes qui peuvent de prime abord rebuter. Dès les premières images, Z Nation souffre esthétiquement de la comparaison avec The Walking Dead. La photographie est terne (tirant sur le sépia), et semble toute droit sortie d’un manuel de Comment filmer un monde post-apocalyptique pour les nuls ? Le jeu des acteurs est approximatif, les dialogues parfois lourdauds… Bref, Z Nation interpelle, fout une grosse claque, et pas forcément celle qui nous dynamise et nous pousse à persévérer. Pourtant, assez rapidement, la série dévoile de nombreuses qualités, si bien qu’au final, Z Nation s’avère être une excellente surprise et n’ayons pas peur de le dire, la révélation horrifique audiovisuelle 2014 (et oui, The Strain nous a déçus…). La plupart des critiques ont commis l’erreur de prendre la série au premier degré, en dressant notamment un parallèle avec la profondeur psychologique de The Walking Dead. De ce point vu, c’est incontestable, Z Nation est affligeante. Mais avec du recul et une fois les codes de la série intégrés, Z Nation s’avère une série particulièrement jouissive, créative et surtout très drôle. Car Z Nation n’a aucunement la prétention de rivaliser avec la série phare d’AMC, mais se présente davantage comme une parodie assumée. On ne sera donc pas choqué que les personnages vident leur chargeurs frénétiquement sans se soucier des balles qu’ils leur restent. Qu’importe ! C’est comme s’interroger sur le nombre de balles dont disposent les protagonistes des films de Sam Peckinpah. Ça n’a pas la moindre importance ! La série ne s’attardera donc pas à nous dévoiler minutieusement et avec réalisme comment les personnages s’approvisionnent en…

7

10

NOTE

7

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7


 

Créateurs : Karl Schaefer, Craig Engler

Acteurs : Harold Perrineau, Tom Everett Scott, Kellita Smith, DJ Qualls, Michael Welch, Keith Allan, Russell Hodgkinson, Anastasia Baranova, Pisay Pao, Nathaniel Zang

Genre : Horreur, comédie

Pays d’origine : États-Unis

Format : 42 min

Z nation saison 1

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