Au coeur de l'horreur

Compétition internationale courts métrages, FEFFS 2015

Ce samedi 26 septembre à Strasbourg, c’est l’occasion de vivre une journée consacrée aux courts-métrages. En effet, le festival nous a concoctés une journée avec 3 séances différentes. Une séance dédiée aux courts-métrages internationaux (l’objet de cet article), une séance de films d’animation et une séance des courts métrages français. Pour cette première sélection, l’ensemble des films est très homogène et se caractérise par une maîtrise technique remarquable.

Barrow/Réalisateur : Wade K savage/Pays : Australie/Durée : 15min

Synopsis : « Carly retourne dans sa maison d’enfance depuis longtemps abandonnée. Cela fait vingt ans, jour pour jour, que son père a assassiné sa mère devant ses yeux alors qu’elle n’était qu’une petite fille ».

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Barrow est un film doté d’une somptueuse mise en scène. L’histoire nous plonge dans la détresse de Carly, une jeune femme qui a du mal à comprendre et à accepter cette scène tragique ayant eu lieu lors de son enfance. Le film s’annonce comme un drame classique et parvient à rebondir sur une dimension fantastique assez surprenante, qui n’est pas sans nous rappeler le développement du film Interstellar (toute proportion gardée). L’interprétation de la comédienne est parfaite et celle-ci parvient à apporter crédibilité et sensibilité à l’histoire.

Clones/Réalisateur : Rafael Bolliger/Pays : Suisse/Durée : 14min

Synopsis : « Avant de subir une lourde intervention chirurgicale pour retirer une tumeur au cerveau, Mr Freeman, professeur de physique quantique, doit passer un scanner permettant de réaliser une sauvegarde de ses souvenirs au cas où l’opération se passerait mal. »

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Après des premiers plans spectaculaires sur un vaisseau spatial en orbite, on s’attendait avec Clones à un film de science-fiction époustouflant. Au final, on comprend très vite que ce début de film est de la poudre aux yeux et totalement inutile quant au développement de l’intrigue. Loin d’être inintéressant, Clones aurait pu se contenter d’un huit clos futuriste. Le film nous offre une réflexion touchante sur ce qui détermine l’essence de l’être humain.

Detector/Réalisateur : Floris Kingma/ Pays : Pays-Bas/Durée : 11min

Synopsis : « Un homme trouve à l’aide de son détecteur à métaux quelque chose qui lui fera très rapidement oublier certains principes moraux. »

Detector%20site-2577 Detector est sûrement le film le plus divertissant de cette sélection. Court et efficace, le film nous immerge dans une situation incongrue où les agissements du personnage prêtent à sourire. La chute du film est tout aussi sympathique. Le personnage évolue de façon surprenante, passant d’une organisation très minutieuse à des agissements grotesques, le tout porté par une très bonne interprétation du comédien.

Moonkup – Les noces d’Hémophile/Réalisateur : Pierre Mazingarbe/Pays : France/Durée : 25min

Synopsis : « Les vampires ont gagné la guerre contre les humains qu’ils asservissent peu à peu. Les femmes doivent ainsi faire don de leur sang menstruel. Mais Eva va profiter d’un mariage entre les deux espèces pour se faire justice, mettant en péril une paix fragile. »

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Le contexte de Moonkup est intéressant. Difficile de croire en une paix entre les humains et une créature légendaire aussi puissante et cruelle que les vampires. Tel est le combat du personnage principal, Eva, qui expose son objectif par l’intermédiaire d’une voix off : « Vaut mieux une guerre qu’une paix injuste ». Moonkup parvient en très peu de temps à développer un univers ambitieux et les relations d’une multitude de personnages. Seulement, malgré cette ambition, le film est de très mauvais goût. À l’image de ce plan où le point du vue se situe à l’intérieur du vagin d’une femme. L’idée que les vampires se nourrissent du sang menstruel des femmes est gênante et déplacée, même si celle-ci a le mérite de dénoncer la soumission de la femme dans notre société. On peut également être rebuté par l’esthétisme pop du film.

Polaroid/Réalisateur :Lars Klevberg/Pays : Norvège/Durée : 16min

Synopsis : « Sarah et Linda, deux amies, découvrent un vieux Polaroid au fond d’une boite. Elles seront très vite confrontées à la sombre malédiction déclenchée par l’utilisation de cet appareil. »

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Polaroid est un film à l’approche très classique. Une histoire de malédiction (dont on a du mal à comprendre le fonctionnement d’ailleurs) où nos deux personnages se retrouvent poursuivis par une entité maléfique. Rien d’original donc, mais le film fait preuve d’une maîtrise technique remarquable et parvient efficacement à instaurer une ambiance suffocante tout le long. Un véritable film d’ambiance doté d’une belle mise en scène et d’une magnifique photographie. Simple mais angoissant, parfois, on n’en demande pas plus.

Territoire/Réalisateur : Vincent Paronnaud/Pays : France/Durée : 23min

Synopsis : « Pyrénées, vallée d’Ossau, 1957. Pierre arrive sur l’estive avec son chien et son troupeau de brebis. Il craint la menace du loup mais ne se doute pas de celle que représente un peloton de parachutiste. »

Modèle créé by Pixartprinting

Deuxième film français de cette sélection, Territoire est un film très mystérieux. Impossible d’identifier la menace, sorte d’infectés, de cannibales ou de loups-garous, le corps recouvert d’une peinture noire dont l’aspect effrayant fonctionne très bien. Certains partis pris esthétiques paraissent étranges, comme ces plans ou les montres donnent l’impression d’avoir été esquissés au crayon. Malgré une ambiance intéressante, Territoire perd le spectateur dans une histoire incompréhensible.

Ultraviolet/Réalisateur :Paco Plaza/Pays d’origine : Espagne/Durée : 11min

Synopsis : « Une restauratrice de tableaux d’art passe la nuit à travailler pour sauver une peinture cachée. Son obsession va la conduire à découvrir quelque chose de beaucoup plus profond. »

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Paco Plaza reste dans sa zone de confort avec « Ultraviolet », un film que n’aurait pas renié Álex de la Iglesias. Une histoire simple, efficace, et une apparition horrifique bien menée. Rien de révolutionnaire, mais un bel exercice de style de la part du co-réalisateur de Rec (avec Jaume Balaguero). On s’attendait tout de même à davantage d’audace et de prise de risque…

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